A l’article Philosophe de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, on peut lire ce qui reflète l’idéal philosophique des Lumières :
Les autres hommes sont déterminés à agir sans sentir ni connaître les causes qui les font mouvoir, sans même songer qu’il y en ait. Le philosophe au contraire démêle les causes autant qu’il est en lui, et souvent même les prévient, et se livre à elles avec connaissance: c’est une horloge qui se monte, pour ainsi dire, quelquefois elle-même.
La vérité n’est pas pour le philosophe une maîtresse qui corrompe son imagination, et qu’il croie trouver partout; il se contente de la pouvoir démêler où il peut l’apercevoir.
Notre philosophe ne se croit pas en exil dans ce monde ; il ne croit point être en pays ennemi; il veut jouir en sage économe des biens que la nature lui offre; il veut trouver du plaisir avec les autres; et pour en trouver, il faut en faire. Ainsi il cherche à convenir à ceux avec qui le hasard ou son choix le font vivre et il trouve en même temps ce qui lui convient : c’est un honnête homme qui veut plaire et se rendre utile.