Archives de catégorie : 1.3 Nécessaires confessions

Pourquoi changer le monde ?

Changer le monde ? Quelle drôle d’idée ! Il est très bien comme ça le monde ! Pourquoi le changer ?

OSS117, Rio ne répond plus

S’il peut sembler évident que le monde n’est, au contraire, pas « très bien comme il est », parce que les preuves s’accumulent, il faut aussi dire pourquoi un individu se met en posture de changer le monde et pour quoi (pour quelles finalités) le monde doit être changé – vers quoi le faire aller.

Lire la suite…

Ma relation à l’Occident

Il est probablement impossible, pour des gens ayant vécu et prospéré dans un système social donné, d’imaginer le point de vue de ceux qui, n’ayant jamais rien eu à attendre de ce système, envisagent sa destruction sans frayeur particulière.

– Houellebecq, Soumission

Mais ce n’est pas mon cas, quoi qu’il m’en coûte de l’admettre, car les choses seraient alors tellement plus simples. Elles ne le sont pas ; elles ne le sont que pour ceux qui se bercent d’illusions et ne voient toujours que la face des choses qu’ils veulent voir. Les irresponsables.

Je ne serai donc pas de ceux qui  veulent jeter le bébé avec l’eau du bain. Car, paradoxalement, ce qui permet d’être occidental, ce qui fait la nature de l’être occidental, c’est le doute viscéral associé à la rationalité du cogito de Descartes, c’est-à-dire le fait de se demander en permanence s’il est occidental, qu’est-ce que l’Occident, et est-ce que l’Occident existe. Quitte, par conséquent, à renier, pour les besoins de cette introspection, sa propre réalité. Quelle autre civilisation s’est construite sur le doute d’elle-même et perpétue sa tradition en mettant au monde, génération après génération, des individus dans le doute ?

Lire la suite…

Responsabilité filiale

Aurais-je pu placer le fait d’avoir un enfant, et d’en être chargé d’une soudaine responsabilité filiale, parmi les motivations égoïstes du travail entrepris ? Car on peut se dire que ce que l’on est capable de faire pour son enfant est à la fois l’acte de générosité et de don de soi le plus grand, mais n’est-ce pas aussi la démonstration d’une forme de narcissisme ?

Lire la suite…

La quête de sens

J’en étais à ce point précis où se dessine le choix crucial d’une vie. Ayant pris conscience de ma mortalité, je pouvais continuer à vivre comme une bête ou devenir un homme.

Voici comment je conçois la quête de sens.

Lire la suite…

Qui suis-je ? Instantanés autobiographiques

Qui je suis ? Pourquoi ai-je fait ces choix ? Qui écrit ? Qui pense ? Dans quels buts ?

Je est un autre.

– Rimbaud

« Je » est la première personne d’un pluriel indivisible : moi. Car « je », tout en étant un singulier, est un pluriel en devenir et en puissance. La vie est un parcours initiatique, une quête de sens, ou encore une existence qu’une volonté déploie et qui déploie sa volonté. On ne peut savoir qu’il l’on est qu’à la fin de sa vie, c’est-à-dire quand il est trop tard : il est impossible à un homme de se résumer, il ne peut qu’être résumé, très imparfaitement car de manière lacunaire, par d’autres.

Tout au plus peut-on tenter des instantanés de soi, de fugitives autobiographies sitôt exprimées, sitôt erronées.

Lire la suite…

Pour l’argent ?

L’argent qu’on possède est l’instrument de la liberté, celui qu’on pourchasse est celui de la servitude.

– Jean-Jacques Rousseau (qui n’avait pas d’argent)

Ah, l’argent ! Avec Scarface, on se dit que c’est le Graal :

Cogno, regarde ça, putain d’oignons, j’ai des mains faites pour l’or et elles sont dans la merde !

Scarface, Al Pacino
Il me tue, ce turbin ! (Scarface, de Oliver Stone)

Un film que tout le gangsta-rap vénère comme une Bible du savoir-vivre et du savoir-être. Si vous pensiez m’assimiler à ce genre de lascar, vous faites fausse route.

Lire la suite…

Transcendance alcoolisée

La transcendance alcoolisée, ce sentiment de dépassement et de perte de soi dans le groupe tout en plongeant en soi, une fusion avec les autres et le monde, pas une communion aseptisée, mais le bruit et la fureur.

Les princes de la cuite, les seigneurs, ceux avec qui tu buvais le coup dans le temps, mais qui ont toujours fait verre à part. Dis-toi bien que tes clients et toi ils vous laissent à vos putasseries, les seigneurs ; ils sont à cent mille verres de vous. Eux, ils tutoient les anges. […] Vous avez le vin petit et la cuite mesquine ; dans le fond, vous ne méritez pas de boire.

– Gabin, dans Un singe en hiver (Henri Verneuil)

Un singe en hiver
Singeries ou célébrations tribales ?

Lire la suite…

Aimer la culture, détester son enseignement

Faute d’avoir trouvé un guide pour me transmettre une compréhension de la hiérarchie des savoirs, la « haute culture » est longtemps restée pour moi un sujet de dénigrement et d’incompréhension. Il semble même que je me sois longtemps construit par opposition à cette prétendue haute culture, dont les seuls promoteurs que je côtoyais étaient mes professeurs – et sachant l’image que j’avais d’eux, ou qu’ils lassaient à apprécier, je ne pouvais que rejeter ce qu’ils souhaitaient que j’honore.

Ainsi, je n’ai appris à apprécier la culture que tardivement, par mes propres moyens et selon un intérêt lentement attisé, en ayant détesté son enseignement.

Lire la suite…

Mauvaises motivations

Se pourrait-il que je me sois lancé dans ce projet pour quelques mauvaises motivations, tout à fait non-altruistes, c’est-à-dire foncièrement égoïstes ?

A priori, non. Du moins, pas autant que pourrait le faire un vendeur d’avenir, ou un malade d’argent, de pouvoir ou d’honneurs.

Lire la suite…