Le slogan est devenu le format d’expression privilégié, pour un ensemble de raisons qu’il est nécessaire de démystifier. Chaque jour apporte son lot de nouveaux slogans, qui rencontrent des succès divers. On baigne tellement dans cette accumulation névrotique que le slogan est quasiment devenu un moyen d’expression naturel. Il n’est plus fabriqué en laboratoire par des docteurs ès-communication pour appuyer une stratégie commerciale ou politicienne ; il est devenu un trait d’esprit quasi-instantané, une bonne blague ou un saut d’humeur.
Démocratisé, le slogan. Si bien qu’on devient indifférent à cet objet du quotidien. Anodin, l’est-il vraiment pour autant ?
Toute chose devenue si familière qu’on ne la remarque plus mérite suspicion.
Voilà une bonne devise paranoïaque et de prudence essentielle. Dans Fight Club, cela est dit autrement :
Les choses que l’on possède finissent par nous posséder.
Mais cette précaution est autant valable pour les objets de consommation et nos prétendus besoins d’équipement que pour les habitudes et pensées tellement ancrées en nous que nous ne savons plus les différencier de nous-mêmes : nous leur appartenons.
Les slogans font définitivement partie de cette vermine insidieuse.