Archives par mot-clé : morale

Le complexe Complexe Militaro-Industriel (CMI)

Le désarmement, dans l’honneur et la confiance mutuels, est un impératif permanent. Ensemble nous devons apprendre à composer avec nos différences, non pas avec les armes, mais avec l’intelligence et l’honnêteté des intentions.

– Dwight Eisenhower, 34e Président des USA (1953-1961), discours d’adieu, 17 janvier 1961

C’est ainsi qu’un président américain, dont l’exceptionnelle carrière militaire fut consacrée par le commandement de l’opération Overlord (Bataille de Normandie) qui libéra la France et conduit à la capitulation allemande, un général cinq étoiles (« General of the Army »), puis chef d’Etat Major de l’US Army, et enfin commandant suprême de l’OTAN, c’est ainsi donc qu’un ex-militaire haut gradé, chef de la première puissance mondiale, fit ses adieux au public : en prônant le désarmement et la paix d’une part, et en avertissant sur les risques encourus par le développement sans précédent du complexe militaro-industriel aux Etats-Unis :

Cette conjonction d’une immense institution militaire et d’une grande industrie de l’armement est nouvelle dans l’expérience américaine. Son influence totale, économique, politique, spirituelle même, est ressentie dans chaque ville, dans chaque Parlement d’Etat, dans chaque bureau du Gouvernement fédéral. Nous reconnaissons le besoin impératif de ce développement. Mais nous ne devons pas manquer de comprendre ses graves implications. Notre labeur, nos ressources, nos gagne-pain… tous sont impliqués ; ainsi en va-t-il de la structure même de notre société.

Mais qu’est-ce que ce fameux complexe militaro-industriel (CMI) ?

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Pareto – science, morale et religion

Si vous saviez ce qu’est la science, vous sauriez que l’on ne peut pas en déduire une morale.

Si vous saviez ce que sont les hommes, vous sauriez aussi qu’ils n’ont nul besoin, pour adhérer à une morale, de découvrir des raisons scientifiques ; l’homme a suffisamment d’ingéniosité et de sophisme pour imaginer des motifs à ses yeux convaincants d’adhérer à des valeurs qui, en vérité, n’ont rien à voir avec la science et la logique.

– Vilfredo Pareto

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La fin ne justifie jamais les moyens

La fin justifie les moyens.

Voici une phrase honteuse qu’il est grand temps de mettre au rebut !

Car elle ouvre la voie aux pires atrocités, au nom de toutes les folies idéologiques que l’on met dans la bouche d’un dieu (fanatisme religieux) ou d’un peuple (populisme, nationalisme).

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Subjectivité et objectivité : concepts absolus

Objectivité et subjectivité sont deux concepts fondamentaux qui relèvent d’idéaux inaccessibles. Une double impossibilité. Il s’agit du même infini, donc du même néant. Imaginons une droite (dont on sait qu’elle est définie par deux points et par une longueur infinie) dont on trouverait aux « extrêmes inatteignables » :

  • l’objectivité pure : supposerait de pouvoir penser « hors soi »
  • la subjectivité pure : supposerait de pouvoir penser « en soi »

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Réciprocité morale libertaire

Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse

Telle est la version classique de l’éthique de la réciprocité. C’est une conception conservatrice et réactionnaire au sens premier : en réaction à ce qui nous est fait ou pourrait nous être fait, nous agissons de telle ou telle manière.

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Avertissement dostoïevskien

Si Dieu n’existe pas tout est permis

– Dostoïevski

Mais, si Dieu existe et que nous lui sommes tous soumis, il n’y a plus ni loi à se prescrire ni morale envers soi-même.

C’est la responsabilité, et donc la dignité, qui sont retirées à l’homme au profit de sa soumission. Et c’est la notion même d’humanité qui est dissoute : on en reviendrait aux lois naturelles (divines) auxquelles ne peuvent échapper les animaux, par absence de conscience.

 

Morale kantienne

Agis de telle sorte que tu puisses aussi vouloir que la maxime de ton action devienne une loi universelle

– Kant

C’est un bon départ, mais que je juge pourtant insuffisant si l’on souhaite définir une discipline morale intransigeante et objective.

Car le despote ou le fanatique pourraient retourner l’argument de Kant de cette manière :

J’agis de telle sorte que tous devront agir selon ma loi, devenue universelle

Je rapproche en outre cette notion de « loi » morale à la notion de liberté par la « loi que l’on se prescrit » de Rousseau, en ceci que l’utilisation du concept de « loi » pour définir les notions de morale (vertu) ou de liberté est une impasse car, en laissant l’individu face à lui-même et surtout à ses « principes », elle ne parvient pas à outrepasser le subjectivisme.

C’est pourquoi je pense que la vertu, comme la liberté, se trouvent dans un état de tension envers et contre le monde et soi-même, sans autre principe que la renégociation permanente de ses principes.