Nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde
Cette phrase attribuée à Michel Rocard est souvent utilisée par des gens de droite comme une caution morale – puisque provenant de l’autre camp, la gauche, le « camp du bien » pour les pauvres et les déshérités…
Elle leur permet, lorsque l’on aborde le sujet de l’immigration, d’infailliblement produire les mêmes arguments : que la France ne peut pas accueillir tous ces immigrés, que nos finances sont au plus bas, qu’ils ne peuvent être assimilés, etc.
Mais en réalité, Michel Rocard n’a pas dit que cela, le 3 Décembre 1989, sur le plateau de « 7 sur 7 » :
Nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde […] la France doit rester une terre d’asile politique [en tant que signataire de la Convention de Genève, pour] donner accueil à tous ceux dont les libertés d’expression ou les opinions sont réprimées
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Et que dire alors de tous ceux qui, non seulement n’ont aucune liberté d’expression, mais qui en plus sont massacrés ? En Syrie, en Irak, au Soudan, au Yémen, au Nigéria, en République Démocratique du Congo, où les réfugiés sont de plus en plus nombreux ?
Nous devrions donc, en tant que signataires de la Convention de Genève, leur offrir le droit d’asile. Certes, le nombre important de ces réfugiés ne nous permet peut-être pas de les accueillir, mais il est de notre devoir fondamental de prendre nos responsabilités sur ces terrains de guerre.
Et donc, arrêter sans plus tarder de nous défausser avec d’improbables cautions morales mais un véritable cynisme.