L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté
– Rousseau, Le Contrat Social
Or, j’ai du mal à concevoir en quoi ce qu’une « loi » que l’on se prescrit engendre la liberté. J’ai l’impression que cette phrase s’adresse aux hommes qui manquent d’imagination, à ceux qui ont besoin d’une croyance, d’une foi, d’une religiosité bien réglée par des lois : religions déistes, athéisme, matérialisme, communisme, etc…
Moi, j’ai fait comme on m’a dit : je me suis indigné. J’ai arrêté de respirer, je suis devenu tout rouge et j’étais très énervé ! Comme je tournais un peu en rond chez moi, j’ai décidé de sortir m’indigner à l’air frais. Sur Facebook, j’ai trouvé tout un tas d’indignés comme moi. On s’est dit qu’on allait d’indigner dimanche après-midi, les prévisions météo étaient clémentes.
On s’est déguisés avec des masques de V pour Vendetta, ça faisait vachement sérieux : on était sans visage, on pouvait pas parler, mais on avait le look rebelle, coco !
Destruction leads to a very rough road but it also breeds creation.
– Red Hot Chili Peppers, Californication
(ma traduction : la destruction mène à un chemin semé d’embuches, mais elle engendre aussi la création.)
Inspiration schumpéterienne pour ce concept de « discordance créatrice » qui transpose au domaine des idées la « destruction créatrice » de l’économiste. Il ne s’agit d’ailleurs que d’un retour aux sources puisque, initialement, Schumpeter s’est lui-même inspirée de la pensée de Nietzsche pour aboutir à ce concept.
N’en déplaise à tous les conservateurs confits de certitudes,
La seule chose qui ne change jamais, c’est le changement.
Ignorer cette réalité, c’est croire à l’infini des civilisations, à la possibilité du statu-quo, alors que toute l’Histoire nous démontre que strictement rien n’est intangible.
C’est une dérive mentale (une croyance) qui confond le temps court (le présent) et le temps long des générations humaines.
Dans Les Ménines, chef-d’œuvre de Velázquez, le peintre s’immortalise observant le couple royal, que nous apercevons dans le miroir. Mais aujourd’hui, c’est nous qu’il regarde, et nous qui serons bientôt dans le miroir du passé. Happés par la toile, happés par le temps. Invités par ce noir personnage au fond à pénétrer dans la lumière, vers l’inconnu. Gardés par le chien Cerbère, tandis que les gamines jouent – au présent.
La toile m’inspire une critique acerbe et ironique du pouvoir temporel : car il n’y est pas représenté en majesté, mais en médaillon, dans le lointain et vaporeux reflet du miroir. Ce pouvoir semble infime, mais pourtant la taille du tableau en cours de réalisation atteste de l’importance qu’on lui accorde – à tort ?
Certains portraits sont par eux-mêmes des contestations ; c’est qu’ils sont faits du dehors et sans passion par un peintre qui refuse toute complicité avec son modèle.
– Sartre, Qu’est-ce que la littérature ?
Je ferais un affront à l’histoire de l’art si je n’incluais pas la version revue et corrigée par Philippe Geluck (enfin, c’est mon interprétation de ce dessin) :