Le primitivisme est une solution de repli souvent invoquée face aux errements multiples de ce que l’on nomme communément (et à tort) « la civilisation » (l’Occident). Il s’agit de revenir aux sources, au prétendu « naturel », de retrouver l’harmonie perdue d’un âge d’or fantasmé. Le primitivisme (anarcho-primitivisme) est un écologisme, et se veut une anarchie (contre l’Etat) anti-civilisation (sans développement historique). Pierre Clastres écrit :
L’histoire des peuples sans histoire, c’est […] l’histoire de leur lutte contre l’État.
– Pierre Clastres, La société contre l’État
Pour ses partisans, cette idéologie constitue la seule alternative à l’expansion effrénée des moyens de production et du gaspillage consumériste. Elle serait le seul remède vertueux (car naturel) à nos maux d’hommes trop « civilisés ». Pour comprendre la valeur et les limites de cette doctrine, il faut poser plusieurs questions :
- Qu’est-ce qu’être contre la civilisation, c’est-à-dire contre le processus civilisationnel de développement ?
- Qu’est-ce qu’un peuple an-historique ?
- En quoi une telle doctrine peut-elle être qualifiée d’anarchie ?