Ce que peut nous apprendre la nature

A chaque fois qu’on prend la nature en otage pour donner des leçons de morale, décrire des règles de vie, ou simplement illustrer les similarités de comportements humains et animaliers, voire célébrer la suprématie altruiste (!) des comportements animaliers sur l’instinct auto-destructeur de l’homme, je suis quelque peu chagriné.

Je prends pour exemple illustratif de cette pensée le livre récemment sorti Cosmos – Vers une sagesse sans morale de Michel Onfray (éditions Flammarion – 22€, avis aux amateurs…) qui remet sous les feux des projecteurs une réflexion grecque antique et panthéiste à la sauce New Age – comme un yaourt nature à la grecque plein de céréales grillées et de fruits rouges !

Il faut se contenter de ce que la nature nous montre

– Michel Onfray

Je ne prétends ni ne souhaite ici me livrer à une critique de ce livre dont je n’utilise que quelques passages à titre d’exemple pour étayer cet article, et je me base donc uniquement sur une lecture en diagonale dans une librairie et sur des articles de presse (dont celui-ci ou celui-là). En outre, dans ce livre, Onfray admet son écriture sous influence, dans l’ombre et le respect révérencieux de son père défunt : je développe cette idée ici.

Non que je n’ai pas de sympathie pour la cause animale ou la nature – c’est parfois même l’inverse, mais là n’est pas le sujet.

Car vouloir expliquer l’homme en le rabaissant à son stade primitif, c’est dé-moralisant (au sens propre). Que me dit le mille-pattes ou l’ours blanc sur la complexité des relations humaines ? Que nous partagions certains traits avec des animaux, on peut l’admettre – après tout, le génome n’est pas si différent entre nous et la mouche drosophile (60% de gènes en commun) ou un verre de terre (75%de gènes en commun). Darwin nous dit aussi que nos racines sont communes. Mais d’un point de vue comportemental (c’est ce qui m’intéresse, car je ne fais pas ici de biologie), il me semble qu’il y a autant de différence entre le mille-pattes et la fougère qu’entre ce même mille-pattes et l’homme. Onfray parle pourtant d’ « alter ego dissemblables »… bien sûr, mon alter ego, le lombric ! Ou l’acacia, d’ailleurs, puisque Onfray décrit en ces termes les mécanismes de défense que met en place cet arbre afin de repousser ses prédateurs :

Dans ce processus, il existe une compréhension du problème, une perception de l’agression, une mémoire de cette attaque, la préparation d’une riposte, une réaction au stress, une interaction entre les singularités de la population arboricole, une anticipation du risque altruiste de périr à cause d’une consommation excessive, une communication avec les semblables pour les prévenir, ce qui, au total, manifeste une authentique intelligence sociale […]. Nombre d’humains sont moins capables de faire communauté – république, au sens étymologique.

Hé oui, Machiavel et Sun Tzu n’ont qu’à bien se tenir : s’ils avaient eu à mener la guerre contre l’acacia, ils auraient certainement été laminés par ce grand stratège militaire et politique ! La République des plantes ! J’en viens presque à regretter d’avoir des jambes plutôt que des racines ! Un grand moment de rire : merci Michel ! (Onfray est loin d’être seul à se vautrer dans ce genre d’absurdités : voir cet article qui poursuit celui-ci)

Une chèvre stratège
Une chèvre stratège (observez la profondeur de son regard – elle est en train de fomenter un coup d’Etat !)

Sun Tzu était l'alter-ego de la chèvre ! (au moins pour la barbichette, admettez-le pour faire plaisir à Michel !)
Sun Tzu était l’ « alter-ego dissemblable » de la chèvre ! (au moins pour la barbichette, admettez-le pour faire plaisir à Michel !)

 

Mais reprenons notre sérieux. Cette différence de taille entre l’homme et toute autre forme de vie se résume ainsi : la conscience (concrètement : l’inédite sophistication de notre réseau neuronal). Aucune forme de vie terrestre autre que nous n’a su formuler (quel que soit la forme de son langage) le principe de Descartes :

Je pense, donc je suis

C’est-à-dire, douter de tout, et d’abord de son existence propre, puis conclure à la réalité de cette existence par notre capacité à penser notre pensée.

 

Je milite donc pour un arrêt de l’anthropocentrisme qui fait peser sur les épaules de la nature des lois prétendument universelles qui ne sont que le reflet de notre subjectivité. Beaucoup de penseurs classiques (Lumières, physiocrates, puis « libéraux économiques ») ont utilisé l’argument du « Droit Naturel« , qui est un parfait oxymore, pour défendre leurs idées. Onfray rejoint d’ailleurs cette idée physiocrate, dans un style bien péremptoire : « le paysan donne la matrice à tout philosophe digne de ce nom » (sachant que le paysan en question, c’est pour Onfray la figure paternelle idéalisée).

Mais ces idées n’avaient pas besoin de cela : l’argumentaire développé par ces penseurs se justifie hors de toute référence à l’objectivité naturelle qui est invoquée. Il en est ainsi des Droits de l’Homme comme du libéralisme économique : ce sont des idéaux subjectifs que l’on peut défendre ou réfuter, alors que l’argument consistant à les justifier de manière absolue par l’emploi du concept de « droit naturel » est une forme de déterminisme totalitaire. Car s’il existait un « droit naturel » et qu’une morale humaine pouvait en être déduite, alors il serait inenvisageable de la critiquer : elle appartiendrait au règne du sacré – c’est-à-dire à une entité supérieure à l’homme et qui s’impose à lui (un Dieu que l’on nommerait par exemple « nature »). Or, comme Deleuze l’énonce, le naturalisme est justement une entreprise de démystification.

Mais parallèlement, que peut m’enseigner la nature sinon qu’elle me soumet à ses propres lois physiques et biologiques ? Ce sont donc des questions pour les biologistes et les physiciens ! Sur le plan comportemental, seuls les plus cyniques anti-humanistes se sont aventurés sur le terrain de la reconnaissance et de l’obéissance absolue aux lois de la nature, qui s’expriment par la violence, la compétition acharnée pour la domination et la survie et l’absence totale de toute forme primaire de liberté (l’instinct est maître). La loi de la jungle, la loi du plus fort, donc. Je m’en trouve bien avancé !

Mais ce qui serait gravissime, ce serait de suivre Onfray dans ce délire, sans se rendre compte de ce qu’il signifie :

Naître pour mourir, vivre pour se reproduire et mourir, s’activer pour réaliser le plan de la nature et mourir, se croire libre, se dire libre, tout en avançant en aveugle dans la vie qui nous veut plus que nous ne la voulons et mourir.

Au-delà donc de la réduction de l’homme à ses fonctions biologiques, ce qui, je le répète, est dé-moralisant (Onfray d’ailleurs annonce la couleur dès le départ en sous-titrant son ouvrage « vers une sagesse sans morale »), je tique surtout sur « réaliser le plan de la nature » et « la vie qui nous  veut plus que nous ne la voulons » : est-ce à dire simplement que nos cellules seraient plus tenaces parfois que nous-mêmes à la vie ? Oui, si l’on souhaite considérer qu’un individu qui veut se suicider est en « désaccord » avec les cellules qui le constituent – qui, elles, nécessairement, « veulent » vivre. Mais à l’opposé, un individu qui lutte contre la maladie avec un bon « mental » n’a-t-il pas une influence sur ses cellules qui augmente ses chances de guérison ? D’un côté, on peut parler de volonté puisque l’individu est conscient de son mal et agit consciemment pour le contrer. Mais quelle sorte de « volonté » peut-on prêter à nos cellules ?

C’est ne faire aucune différence entre instinct et volonté. La vie ne peut nous « vouloir », ou alors, assimiler « instinct » et « volonté » revient à souscrire à l’idée d’un « plan » et d’une « volonté » au-delà de nous : n’est-ce pas croire en Dieu ? Qu’on l’appelle Dieu, Allah, Yahvé, Bouddha, Nature,  Volonté de Puissance ou encore Gloubiboulga. C’est surtout une interprétation de la Volonté de Puissance (Nietzsche) par Onfray à laquelle je ne souscris pas (il écrit lui-même qu’on – notamment les fascistes qui l’ont utilisé – n’a pas lu correctement Nietzsche – mais lui, donc, si !). Pourtant, la traduction fréquemment employée de « volonté de volonté » présente plus clairement ce concept : il s’agit d’une forme de force cyclique, en elle-même pour elle-même, sans autre but que son expansion aveugle. Le volonté de volonté ne peut « nous » vouloir, ni rien désirer pour le monde ou la destinée du vivant. Elle est une force neutre qui pourtant anime tout le vivant. Dans Par-delà le bien et le mal, Nietzsche écrit :

Les physiologistes devraient hésiter à considérer l’instinct de conservation comme instinct fondamental de tout être organisé. Avant tout, c’est quelque chose de vivant qui veut épancher sa force. La vie elle-même est volonté de puissance. La conservation de soi n’en est qu’une des conséquences indirectes les plus fréquentes. — Bref, ici comme ailleurs, gardez-vous des principes téléologiques superflus, tels que l’instinct de conservation (— l’effort de persévérer dans l’être que l’on doit à l’inconséquence de Spinoza —). Car c’est ainsi que l’exige la méthode qui doit être avant tout économe dans ses principes.

 

Comme je l’ai écrit en introduction, je n’ai pas lu Cosmos (j’en tire des passages simplement à titre illustratif pour le illustrer le sujet plus général de cet article), mais j’en ai parcouru quelques pages que confirme cette information de Wikipédia : « dans le chapitre « Botanique de la volonté de puissance » de Cosmos, la biologie d’une plante tropicale, le Sipo Matador (liane tueuse), lui « permet d’envisager ce que signifie cette idée forte du philosophe allemand » ; la plante s’appuie sur un arbre et grimpe jusqu’à la canopée où elle peut profiter de la lumière, souvent elle détruit son tuteur « – le tout par delà le bien et le mal ». » Pour Onfray, c’est donc, au sens propre, « la loi de la jungle », bien symbolisée d’ailleurs par cette liane tueuse qu’il a exhumée d’on ne sait quelle note annexe de Nietzsche… Onfray et sa folie de dévot « complétiste » : parce qu’il a lu cette mention de la plante « Sipo Matador » ou « Cipò Matador » (origine portugaise), il devient pour Onfray impérieux de se renseigner auprès de botanistes et de Lévi-Strauss pour aller chercher cette liane, comme il lui paraît nécessaire de voir voler l’albatros (« vastes oiseaux des mers » chez Baudelaire), parce qu’il est l’allégorie du poète (je paraphrase de mémoire un passage de Cosmos). Je n’y vois là que fétichisme absurde : ni Nietzsche ni Baudelaire n’ont peut-être jamais vu réellement l’objet de leurs inspirations – ce qui n’enlève rien à la force de leurs concepts.

Ensuite, la deuxième grande référence de Onfray, c’est Aristote. Or, dans la Métaphysique (traduction de Marie-Paule Duminil et Annick Jaulin à l’édition de GF Flammarion de 2008), Aristote écrit ceci (p. 152) :

Il y a encore quelqu’un au-dessus du physicien (car la nature n’est qu’un genre de l’être) […] la physique aussi est une sagesse, mais non la première

Donc, d’une part, Aristote remet en cause la primauté de l’étude de la nature (physique, au sens ancien – φύσις désignant la nature) comme unique discipline et de ce fait réfute l’assertion d’Onfray « il faut se contenter de ce que la nature nous montre ». Et d’une manière générale, je n’aime pas que l’on commence par me dire de quoi il va falloir que je me contente – je crois que cela ne regarde que moi !

D’autre part, le fait qu’il y a quelqu’un au-dessus du physicien car la nature n’est qu’un genre de l’être (c’est-à-dire qu’une manière ou qu’une dimension parmi d’autres permettant de caractériser l’être), définit la physique comme la question de ce que nous sommes en tant qu’organisme vivant, et non pas ce que nous pouvons (et encore moins devons) être en tant qu’êtres humains, c’est-à-dire volontés à part entière concevant des valeurs et des lois morales subjectives (cet énoncé, j’en conviens, est parcellaire mais il faudrait alors traiter avec le Dasein de Heidegger et ce n’est pas le propos initial). Nietzsche écrit, dans Par-delà le bien et le mal, à propos du « mécanisme des lois dans la nature » (c’est Nietzsche qui emploie des guillemets) :

Ce mécanisme [des lois dans la nature] ne subsiste que grâce à votre art d’interpréter, grâce à votre mauvaise « philologie », — ce n’est pas un état de fait, ce n’est pas un « texte », ce n’est, au contraire, qu’un arrangement naïvement humanitaire, une entorse faites au sens, par quoi vous allez au-devant des instincts démocratiques de l’âme moderne ! « Partout égalité devant la loi, — en cela la nature ne s’en tire pas à meilleur compte que nous. » Plaisante pensée de derrière la tête, où se cache encore une fois l’inimitié populacière qui en veut à tout ce qui est privilégié et souverain ! Mais c’est aussi un second athéisme plus délié. « Ni dieu, ni maître » — vous aussi, vous voulez qu’il en soit ainsi, et c’est pourquoi vous vous écriez : « Vivent les lois de la nature ! » — n’est-ce pas ?

Mais, je le répète, c’est là de l’interprétation, et non du texte. Il pourrait venir quelqu’un qui, avec des intentions contraires et un art d’interprétation différent, s’entendrait justement à lire, dans la même nature et en regard des mêmes phénomènes, la réalisation tyrannique et implacable des prétentions à la puissance, — il pourrait venir un interprète qui mettrait devant vos yeux le caractère général et absolu de toute « volonté de puissance », au point que chaque mot, même le mot « tyrannie », finît par paraître inutilisable, étant une métaphore adoucissante et trop faible, — trop humaine ; un interprète qui affirmerait enfin de cet univers, et malgré tout, ce que vous affirmez vous-même, c’est-à-dire que son cours est « nécessaire » et « évaluable », non pas parce que des lois y dominent, mais parce que les lois y font absolument défaut et que chaque puissance, à chaque moment, tire sa dernière conséquence.

Admettons que cela aussi ne soit qu’une interprétation — je connais assez votre zèle pour savoir que vous me ferez cette objection eh bien ! — tant mieux !

 

La vision de la vie sous le prisme du Cosmos par Onfray n’est pour ma part en rien une libération, mais une soumission pure et simple à ses propres définitions et conceptions subjectives et affectives de divinité, encore des croyances – sans que jamais on ne puisse réellement comprendre où cela nous mènerait. Il est en cela l’héritier d’une longue tradition de pensée, que je développe ici.

Désolé, Michel, mais ça ne va pas le faire !

Sur l'île aux enfants, Casimir était le dieu du Gloubiboulga !
Sur l’île aux enfants, Casimir était le dieu du Gloubiboulga !

11 réflexions sur « Ce que peut nous apprendre la nature »

  1. La nature n’est pas source de valeur, et Jean Hamburger et Vercors voyaient dans la morale une révolte contre « la nature ».Et l’ethologiste spécialiste de « la politique des chimpanzés » De Waal trouve la naissance de la morale chez eux. Mais de toutes faons « la nature  » n’existe pas c’est un regard qu’on porte sur elle. Celui de Kropotkine ou celui de Konrad Lorenz ?

    Et quand on réfléchit aux situations on trouve tout, par exemple Marx et Lénine : Chantal Goya chantait « Ce matin un lapin a tué un chasseur »
    explication : « C’était un lapin qui avait un fusil »
    Je trouve que toute la sagesse révolutionnaire et la lutte des classes est là-dedans ! Sérieux ! Car il serait plus que temps de s’en ressouvenir.

  2. on peut mais aussi, par opposition, une volonté de dépassement, en pure conscience, uniquement permise par une pleine conscience de soi, des autres et du monde (une responsabilité http://pensees-uniques.fr/responsabilite/). Cette volonté de dépassement, de grandeur, c’est exercer sa liberté (http://pensees-uniques.fr/mes-libertes/) et se prescrire une liberté (http://pensees-uniques.fr/liberte-pour-rousseau/), c’est engendrer un monde des hommes (http://pensees-uniques.fr/liberte-selon-arendt/) ; c’est, pour reprendre les termes de Nietzsche, faire preuve de « génie »

    Oui à condition de sacrifier notre conscience individuelle au profit d’une conscience élargie, interindividuelle, un peu comme les plantes ou les abeilles.

    « Si l’on pratique la Voie avec un cœur sincère en se laissant transformer avec les herbes, les arbres, les tuiles et les cailloux, on doit obtenir la voie. Car les quatre éléments et les cinq agrégats vont ensemble avec les herbes, les arbres, les tuiles et les cailloux. Ils ont la même nature, ils ont le même cœur et la même vie et ils ont le même corps et la même dynamique. » dit Dogen

    Dans un langage plus proche de nous ça donnerait :

    «  »Le sujet individué met en place un regard sur le monde extérieur, déploie et assure un socle, une assise, qui lui permet d’entrer en relation avec ce qui l’entoure. L’aventure le l’irremplaçabilité, la voie de l’individuation ressemble sous maints aspects à celle de la dépersonnalisation. Il ne s’agit pas de devenir une personnalité, d’être dans la mise en scène de l’ego. L’enjeu est au contraire relationnel: il s’agit de se décentrer pour se lier aux autres, au monde, au sens. »Cynthia Fleury

    1. « à condition de sacrifier notre conscience individuelle au profit d’une conscience élargie, interindividuelle, un peu comme les plantes ou les abeilles. »

      D’accord, la conscience de soi passe d’ailleurs, comme Aristote le dit, par les autres :
      « La connaissance de soi est un plaisir qui n’est pas possible sans la présence de quelqu’un d’autre qui soit notre ami ; l’homme qui se suffit à soi-même aurait donc besoin d’amitié pour apprendre à se connaître soi-même. »

      La liberté n’existe d’ailleurs que dans le cadre d’une liberté entre égaux, dans un espace public ouvert, hospitalier, reconnaissant l’altérité et la pluralité des identités et des opinions. J’ai déjà parlé de tout ça ici : http://pensees-uniques.fr/diversite-pluralite-alterite/. Je ne résiste pas au plaisir de citer encore La Boétie :
      « Il serait difficile de trouver chez un tyran un amour sûr, parce qu’étant au-dessus de tous et n’ayant pas de pairs, il est déjà au-delà des bornes de l’amitié. Celle-ci fleurit dans l’égalité. »

      Pas certain cependant que les plantes et les abeilles ne goûtent à ces trésors que l’on nomme amitié, égalité ou liberté…

      D’accord aussi avec l’idée de subjectivation grâce à la nature et aux autres – rompant avec toute l’abusive et déracinée mythologie du « self-made man ». Sans toutefois sombrer dans le structuralisme et la négation de l’individualité comme différenciant – garantissant l’altérité, le mystère de l’autre (voir Heidegger et Levinas : http://pensees-uniques.fr/le-combat-des-idees/).

  3. « Pour Onfray, c’est donc, au sens propre, « la loi de la jungle » »

    Sauf que la loi de la jungle est un mythe :

    le mathématicien Peter Saunders a calculé que la sélection naturelle n’aurait pas permis de générer la fantastique diversité du vivant sur Terre et plaide pour un nouveau modèle évolutionniste : la coopération entre organismes. C’est aussi l’avis de Paul Nardon, de l’Institut national des sciences appliquées (Insa) de Lyon : « Les organismes ont une tendance naturelle à s’associer […] la généralisation de la symbiose, au plan zoologique, amène à remettre en cause le concept d’individu. Ainsi, ce que nous appelons une vache ou un homme n’est qu’un conglomérat de plus de 300 espèces différentes ! » Cela rejoint ce que disait Gandhi : « L’une des lois de la Nature est l’attraction universelle. C’est l’amour mutuel qui lui permet de vivre et de persister. Ce ne sont pas les forces de destruction qui font vivre l’homme »

    l’expression « par delà le bien et le mal » n’est donc pas réductible au « mal » de la loi de la jungle.

    L’idée de Nietzsche c’est de dire qu’il y a une générosité propre à la volonté de puissance. La nature est dispendieuse…. Elle produit plus que nécessaire et peut même se payer le luxe d’être altruiste. Seulement elle fait l’impasse sur la conscience avec ses petits choix mesquin propre à l’homme.

    Comment ne pas penser à la blague d’Onfray en vous lisant…. La plante est intelligente alors qu’elle n’a pas de cerveau, en revanche il y a des gens qui ont un cerveau et qui ne sont pas intelligent.

    1. Bonjour,

      Je pense qu’il y a mécompréhension dans mes propos.

      D’une part, je ne nie aucunement la nécessité des relations symbiotiques formant les écosystèmes naturels (et des relations microbiotiques au sein du corps humain par exemple, hébergeant des milliards de bactéries – de « corps étrangers » sans lesquels notre corps ne pourrait survivre – http://pensees-uniques.fr/assimilation-integration-multiculturalisme/) : mais, dans ce cas, je ne les qualifie pas de « loi de la jungle ». Au contraire, je loue la reconnaissance de l’altérité (http://pensees-uniques.fr/diversite-pluralite-alterite/) et l’hospitalité (http://pensees-uniques.fr/ethique-hospitalite/) comme deux grands principes fondamentaux. Levinas rejoint Gandhi (ou Gandhi rejoint Levinas, peu importe…) quand il déclare que « plutôt qu’être un loup pour l’homme, l’homme est pour l’homme ».

      D’autre part, ce que l’on entend communément par la désignation de « loi de la jungle », vous ne l’ignorez pas, c’est la compétition « sauvage », dérégulée entre les espèces (car aucune espèce ne s’auto-régule). Que cette compétition préside à la formation inconsciente (pour le règne animal) d’un écosystème viable et durable, tant mieux – c’est la thèse des libéraux naturalistes qui soutiennent le laisser-faire global, c’est-à-dire la primauté des « lois de la nature » sur d’éventuelles lois que pourraient se donner les hommes – y compris des objectifs.
      Et apparemment, vous semblez vous aussi soutenir cette conception du monde lorsque vous écrivez « [la nature] fait l’impasse sur la conscience avec ses petits choix mesquins propres à l’homme » : que la nature (en tant que volonté de puissance) fasse l’impasse sur la conscience, soit. Mais pourquoi qualifier la conscience de machine à produire « des petits choix mesquins » ? Certes, peut-être que la mesquinerie est humaine puisque l’humain, en s’extrayant du grand tout, du cycle universel, ramène à lui, à son nombril, le monde. Mais si l’on excepte cette mesquinerie de l’homme par rapport à l’universel, on peut néanmoins dire, à l’échelle humaine, qu’il existe des comportements et des choix mesquins (http://pensees-uniques.fr/raisonnement-porcin/) mais aussi, par opposition, une volonté de dépassement, en pure conscience, uniquement permise par une pleine conscience de soi, des autres et du monde (une responsabilité http://pensees-uniques.fr/responsabilite/). Cette volonté de dépassement, de grandeur, c’est exercer sa liberté (http://pensees-uniques.fr/mes-libertes/) et se prescrire une liberté (http://pensees-uniques.fr/liberte-pour-rousseau/), c’est engendrer un monde des hommes (http://pensees-uniques.fr/liberte-selon-arendt/) ; c’est, pour reprendre les termes de Nietzsche, faire preuve de « génie » (http://pensees-uniques.fr/homo-pragmaticus-du-materialisme/).

      Et ce génie est pleinement humain, ni généreux, ni altruiste par définition, simplement librement et humainement sauvage (http://pensees-uniques.fr/desobeissance-civile-liberte-peuples/). Lorsque vous parlez de « générosité propre » et écrivez « la nature est dispendieuse… Elle produit plus que nécessaire et peut même se payer le luxe d’être altruiste », vous défendez des idées de générosité et d’altruisme que Nietzsche précisément considère « morales », donc contraires au concept de « volonté de puissance » (ou « volonté de volonté »). Précisément, quand Onfray donne l’exemple de la liane Sipo Matador, il s’agit d’un parasite qui, comme le lierre, finit par tuer son hôte – ni par bonté, ni par méchanceté. Vous me répondrez qu’il s’agit de régulation entre espèces pour former l’équilibre symbiotique, et que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais si une espèce prédatrice vient à bouleverser et à détruire tout un écosystème existant (cela arrive à partir d’éléments « importés » souvent par la main de l’homme), exprimant là sa volonté de puissance, ne devons-nous y porter, en tant qu’hommes, aucun jugement moral ? Ne pouvons-nous décider s’il est bon ou mauvais (à différencier de « bien » ou « mal », qui sont des jugements perpétuels d’origine divine, le « bon » ou le « mauvais » sont d’origine subjective) qu’il en soit ainsi, et donc, exprimer à notre tour notre propre volonté de puissance, qui est un choix souverain de l’homme et de sa conscience ?

      J’en reviens donc au sujet de cet article et à sa thèse : les lois de la nature et les lois humaines doivent irrémédiablement être distinguées – sous peine d’abandonner notre humanité et ce qui caractérise notre volonté de puissance (c’est ce que certains voudraient, d’ailleurs : http://pensees-uniques.fr/primitivisme-anarchie-anti-civilisation/).

      PS : l’insulte à la fin de votre commentaire dessert votre propos par ailleurs fort intéressant – c’est dommage et inutile… surtout pour quelqu’un qui cite Gandhi et « l’amour mutuel ». Pour ma part, si j’apprécie grandement la polémique vigoureuse (http://pensees-uniques.fr/le-combat-des-idees/), je pense que rien ne justifie l’invective grossière. Avant de porter des jugements si définitifs et péremptoires, il eut peut-être fallu prendre connaissance de façon plus approfondie des idées que je m’efforce de développer.

      1. Veuillez m’excuser pour l’insulte…. et m’en expliquer :c’est une façon un peu taquine d’entrée en matière et de voir rapidement à qui j’ai affaire.

        Et pour le coup je ne m’attendais pas à une réponse dont j’apprécie l’argumentation. Je ne vais donc pas m’empresser de vous répondre sans la relire plusieurs fois contrairement à ma première lecture de l’article en diagonale.

        Je vous remercie donc pour votre réponse.

        A première lecture (en diagonale) Je me demande quand même si Levinas n’a pas tort de restreindre l’ethique au visage de l’autre homme et si on ne devrait pas étendre l’éthique à toute forme d’altérité y compris au monde végétal.

        Je ne sais pas si « les lois de la nature et les lois humaines doivent irrémédiablement être distinguées ». Je plaiderais plutôt pour une harmonisation.

      2. « Mais si une espèce prédatrice vient à bouleverser et à détruire tout un écosystème existant (cela arrive à partir d’éléments « importés » souvent par la main de l’homme), exprimant là sa volonté de puissance, ne devons-nous y porter, en tant qu’hommes, aucun jugement moral ? Ne pouvons-nous décider s’il est bon ou mauvais (à différencier de « bien » ou « mal », qui sont des jugements perpétuels d’origine divine, le « bon » ou le « mauvais » sont d’origine subjective) qu’il en soit ainsi, et donc, exprimer à notre tour notre propre volonté de puissance, qui est un choix souverain de l’homme et de sa conscience ? »

        Oui et je vous retourne la question : et si c’était l’homme le principale espèce invasive? On fait quoi? Pour ma part je préfère les lois aveugles de la nature qui implique un « non-agir » à toute forme d’eugénisme voulu et décidé par l’homme.
        Je ne crois pas à un autorégulation divine pour autant qui voudrait le bien de l’homme. Je suis d’accord avec Nietzsche quand il écrit:

         » l’homme en tant qu’espèce ne représente aucun progrès par rapport à un autre animal quel qu’il soit. Globalement, le monde des animaux et des plantes ne passe pas de l’inférieur au supérieur, mais tout se développe en même temps, en se chevauchant, en s’entrecroisant, en se combattant »

        Combattre la nature ne me semble pas la meilleure chose à faire en y opposant nos lois mieux vaut s’allier.

        « « Si, en revanche, les doctrines du devenir souverain, de la fluidité de tous les concepts, de tous les types et de toutes les espèces, de l’absence de toute différence cardinale entre l’homme et la bête – doctrines que je tiens pour vraies, mais pour mortelles – avec la folie de l’enseignement qui règne aujourd’hui, sont jetées au peuple pendant une génération encore, personne ne devra s’étonner si le peuple périt d’égoïsme et de mesquinerie… » écrit Nietzsche.

        La mesquinerie dont je parlais est celle de l’homme qui prend conscience qu’en l’absence de Dieu il est libre de considérer sa propre conscience comme le centre du monde.

        « vous défendez des idées de générosité et d’altruisme que Nietzsche précisément considère « morales », donc contraires au concept de « volonté de puissance »

        La volonté de puissance est aveugle et n’est pas avare, elle peut donc être altruiste au sens bouddhiste du terme sans être morale pour autant. On peut être inconditionnellement bienveillant par intérêt (ce qui est immoral au sens kantien). On peut aussi avoir un comportement éthique sans être dupe de la morale.

        Par ailleurs, nous ne sommes pas obligés de suivre Nietzsche dans ce qu’il y a de plus critiquable à savoir une forme de darwinisme social que l’on ne trouve pas chez Darwin lui-même . Le politique et la justice sociale sont nécessaire pour trouver un équilibre symbiotique comme dans la nature les grand arbres aident plus jeunes et les plus faibles.

        1. No soucy pour l’insulte, je faisais volontairement ma mijaurée par principe. A la limite, si l’insulte avait été poilante, je l’aurais saluée (mais le sieur Onfray n’a jamais été un grand comique…).

          Pour en revenir aux choses sérieuses, je réponds à vos différents points.

          « Pour ma part je préfère les lois aveugles de la nature qui implique un « non-agir » à toute forme d’eugénisme voulu et décidé par l’homme. »
          Obéir aux « lois aveugles » de la nature, c’est choisir la servitude volontaire, c’est faire de la nature notre roi et/ou notre Dieu. Les Lumières, entre autres, ont cherché à nous libérer de toute forme de soumission. Beaucoup de maux d’aujourd’hui proviennent peut-être du fait que nous ayons, pour une large part, sombré dans un relativisme des valeurs (http://pensees-uniques.fr/subjectivite-et-relativisme/) – l’homme est si mauvais que, tout compte fait, tout se vaut.
          Quel est cet « eugénisme voulu et décidé par l’homme » ? Se donner des lois, former un contrat social, fonder une civisation en définissant les richesses qui l’animent (http://pensees-uniques.fr/des-richesses-a-la-richesse-un-devoiement-du-progres-en-capital/), pourquoi cela devrait-il nécessairement aboutir à un eugénisme ? On peut (on doit) se donner à penser et à créer des voies fécondes et plurielles.

          « Combattre la nature ne me semble pas la meilleure chose à faire en y opposant nos lois mieux vaut s’allier. »
          Rien n’interdit de fonder des lois impliquant, entre autres choses, le respect de la nature – une vie joyeuse grâce et dans la nature, sans toutefois devoir sombrer dans le retour au primitif. C’est une chose qui nous apparaît même aujourd’hui comme nécessaire (http://pensees-uniques.fr/frugalite-inventive-necessite/).

          « La mesquinerie dont je parlais est celle de l’homme qui prend conscience qu’en l’absence de Dieu il est libre de considérer sa propre conscience comme le centre du monde. »
          Cela pose la question de la spiritualité, et de son alliance possible avec la raison. Avoir foi en l’homme est une perspective assez folle, mais je la préfère, parce que l’on peut agir dessus, parce que le matériau c’est nous-mêmes, à celle d’avoir foi en dieu ou quelque chose d’approchant.

          Par ailleurs, sans entrer dans un débat d’experts (ce que je ne suis absolument pas) sur la pensée de Nietzsche, je conçois la volonté de puissance comme une force vive, féroce et vorace (sans que cela soit négatif) que rien, selon Nietzsche, ne devrait entraver, et capable d’engendrer des civilisations millénaires, des arts, une pensée toujours en brèche, etc. La morale en est étrangère parce que s’il y a morale, elle vient après la sédimentation de ces forces. La morale serait, selon mon interprétation, comme le pâle reflet de la fougue passée et désormais pétrifiée – quelque chose qui conserve une grandeur qui n’est plus, une fallacieuse volonté dénuée de toute puissance. La volonté de puissance est précisément la force toujours mouvante dont aucune morale ne peut se faire le reflet, située toujours par-delà bien et mal.
          Dans l’Allemagne de son temps, c’est la disparition de cette volonté que Nietzsche déplore. On accuse à mon avis à tort Nietzsche de darwinisme social, car lorsqu’il ne veut laisser aucune prise à la pitié ou à la compassion envers les faibles, c’est parce que, selon lui, cela serait stopper la force vive, l’élan de grandeur, les puissances créatrices à l’oeuvre, que de les enjoindre à affirmer et à appliquer une morale. C’est rester dans l’immobilisme infécond, incroyant et nihiliste, de la gestion des problèmes du quotidien (la mesquinerie : le pragmatisme, le matérialisme, l’utilitarisme) – c’est hâter, peut-être, l’avènement des « derniers hommes ». Nietzsche ne pose pas ses raisonnements dans le cadre d’une société donnée, mais dans l’Histoire de l’humanité et sa métaphysique.

          1. La manière dont le surhomme doit advenir implique un darwinisme social qui d’ailleurs s’oppose à l’idéologie nazi d’une race supérieure car elle n’implique que des individus rares et exceptionnel qui serait au dessus de la plèbe.

            « Erreurs fondamentales des biologistes jusqu’à maintenant ; il ne s’agit pas de l’espèce, mais d’individus dont l’influence doit être augmentée (la multitude n’est qu’un moyen) » » Nietzsche

            « « Non seulement une race des seigneurs dont la mission se limiterait à gouverner, mais une race ayant un mode de vie qui lui est propre, avec une surabondance de force au service de la beauté, du courage, de la culture, des manières, jusque dans les sphères les plus spirituelles ; une race affirmative, qui peut se permettre le grand luxe – assez forte pour pouvoir se passer de la tyrannie de la vertu, assez riche pour négliger tout esprit d’économie et de pédanterie, au-delà du bien et du mal : une serre pour des plantes étranges et choisies. » Nietzsche.

            Au delà de l’utilisation du mot « race » qui choque, à juste titre, on voit bien ce qui sépare Nietzsche d’une idéologie nazie au profit d’une forme de darwinisme social.

            La réflexion de Nietzsche est intéressante parce qu’elle permet de dépasser l’anthropocentrisme mais à la lumière de la connaissance historique il faut bien lui fausser compagnie à un moment donné.

            « Obéir aux « lois aveugles » de la nature, c’est choisir la servitude volontaire, »

            Que ce soit des lois naturelles ou des lois humaines c’est de toute façon choisir une servitude volontaire. Le contrat social implique bien d’abandonner une partie de sa liberté au profit de la collectivité.

            Entendons nous, il s’agit de trouver un équilibre entre différentes alternatives et la nature n’est pas avare en enseignement de ce côté là.

            Je suis arrivé sur votre blog car je cherchais des infos sur le sipo matador, histoire de ne pas me satisfaire de ce qu’en disait Onfray.

            Est-ce si sûr que la liane tue l’arbre?

            Francis Hallé raconte qu’il s’est posé la question de savoir si, comme tout les être vivants les arbres rejetaient des excréments et il en est arrivé à considérer le bois de l’arbre comme étant ce que rejette l’arbre tout en l’utilisant pour relier les feuilles aux racines. Francis Hallé dit aussi que si l’arbre ne tombe pas malade et s’il n’est pas coupé par l’homme il est quasiment immortel. Qui dit que la liane ne vient pas rompre la monotonie ronronnante et un peu ennuyeuse de l’éternité pour la plus grande joie de l’arbre?

            Bref une recherche sur internet m’a appris que les lianes en « tuant » l’arbre permettait de régénérer la forêt et par conséquent la survie de tout un écosystème dans une logique cyclique. Peut-être que si l’arbre pensait , certains penseraient que le sipo matador est sympathique et bien utile et d’autres penseraient le contraire.

            Je doute, en pluraliste, que l’on puisse opposer comme vous le faites instinct et volonté. Peut-être que si l’arbre ne voulait pas de la liane il trouverait les moyens chimiques de s’en débarrasser. A l’inverse, notre volonté me semble souvent à la traîne sur notre instinct pour le meilleur comme pour le pire.

            Pour ma part je continue de trouver drôle l’idée que notre cerveau ne nous rend pas plus intelligent qu’un arbre.

            1. Je ne vous réponds par sur Nietzsche, car je ne veux pas ni ne me sens compétent pour entrer dans un débat d’interprétation de sa pensée (je laisse cette tâche aux universitaires !).

              « les lianes en « tuant » l’arbre permettait de régénérer la forêt et par conséquent la survie de tout un écosystème dans une logique cyclique. »
              C’est ce que j’ai déjà exprimé : une loi de la nature amorale (rien ne décide, ne « choisit » ce qui vit ou ce qui meurt) qui stabilise des écosystèmes.

              Je passe sur la conscience des arbres et leurs sentiments : ce sont de pures projections antropomorphiques à mon avis.

              « Je doute, en pluraliste, que l’on puisse opposer comme vous le faites instinct et volonté. »
              « Notre volonté me semble souvent à la traîne sur notre instinct pour le meilleur comme pour le pire. »
              Je ne sais pas si j’oppose instinct et volonté, mais j’associe, dans ma définition de la liberté, liberté créatrice et liberté défensive (http://pensees-uniques.fr/mes-libertes/), ou, dit autrement, instinct de vie et responsabilité (http://pensees-uniques.fr/responsabilite/).

              « Peut-être que si l’arbre ne voulait pas de la liane il trouverait les moyens chimiques de s’en débarrasser. »
              « Pour ma part je continue de trouver drôle l’idée que notre cerveau ne nous rend pas plus intelligent qu’un arbre. »
              Ce que je sais de l’intelligence humaine, c’est qu’elle a été capable d’inventer les moyens chimiques (les vaccins) pour lutter contre nombre de fléaux (peste, choléra, etc.). L’intelligence humaine n’a pas consisté à sécréter diverses substances, mais à en comprendre le fonctionnement, la biologie – chose qu’aucune plante (sauf les monstroplantes, peut-être… https://www.youtube.com/watch?v=1bT77XP52uw) ne fera jamais.
              Mais vous parlez peut-être d’intelligence quand je parlerais de sagesse, de spiritualité ou de solennité – et j’admets alors, dans ce cas, que l’on doive prêter attention au règne végétal et animal comme source d’inspiration (et plus généralement, que l’on ne rompe pas le lien avec la nature, dont nous faisons entièrement partie, par prétention, ignorance et/ou dérive scientiste).

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