Un homme qui ne se mêle pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile
– Thucydide
Peut-on même parler de « citoyen » pour caractériser celui qui ne se mêle pas de la chose publique – ou qui ne s’en mêle que lorsque cette dernière, en s’imposant à lui, vient le contrarier ?
Est-on citoyen lorsque l’on se réveille subitement, pris de démangeaisons par telle ou telle décision politique qui vient contrarier un long sommeil, et que l’on descend dans la rue ?
Est-on citoyen lorsque l’on s’offusque un jour, à corps et à cris, puis que l’on regagne aussitôt ses habitudes sans ne rien changer à sa conduite ?
Plus qu’inutile, il me semble que ce genre de comportements est nuisible à l’expression démocratique, car elle l’affaiblit au risque de la faire sombrer dans l’utilitarisme politique, aussi appelé clientélisme.