Si vous saviez ce qu’est la science, vous sauriez que l’on ne peut pas en déduire une morale.
Si vous saviez ce que sont les hommes, vous sauriez aussi qu’ils n’ont nul besoin, pour adhérer à une morale, de découvrir des raisons scientifiques ; l’homme a suffisamment d’ingéniosité et de sophisme pour imaginer des motifs à ses yeux convaincants d’adhérer à des valeurs qui, en vérité, n’ont rien à voir avec la science et la logique.
– Vilfredo Pareto
En deux phrases, Pareto expose deux principes fondamentaux :
- L’inefficacité, ou plutôt le caractère inapproprié, des moyens scientifiques dans la recherche et la définition d’une morale (exemple ici)
- La subjectivité comme caractère prédominant de l’homme : mes raisons priment la raison – l’homme est barbare par essence
D’où l’importance du règne de la croyance : celle sans quoi rien n’anime un homme (l’incroyance est le siège du relativisme).
Mais aussi la défiance envers cette même croyance : car elle forme une limite obscure de la liberté (la mienne sur celle des autres), elle doit être jugulée par la recherche d’équilibre.