Archives de catégorie : 1. Méthode et outils

Liberté pour Pavese

La vie n’est pas recherche d’expériences mais de soi-même

– Cesare Pavese, in Le Métier de vivre

C’est une expression de la liberté à la fois comme moyen et comme fin : être libre pour chercher qui l’on est pour être libre en étant soi-même.

C’est une liberté en soi, qui rejette la vision du monde comme terrain de jeu matérialiste (« recherche d’expériences ») : il ne s’agit ni de se perdre ni de se diluer dans l’accumulation nihiliste des expériences, mais au contraire de s’appartenir.

Ce n’est pas non plus une institution juridique qui dirait la loi que l’on aurait à respecter avant même d’avoir cherché à vivre – donc d’avoir exprimé une liberté brute.

Il y a, au sein du mouvement beat generation, une  recherche de soi-même qui se conjugue à des expériences. Pour eux, pourtant, rien n’est récréatif ou le simple fait d’un loisir quelconque : même l’utilisation des drogues constitue une recherche de soi, sur soi-même. L’attention portée à sa propre expérience, et non à des expériences diverses, est un moyen de se connaître par empirisme : l’écrit est une nécessité pour se dévoiler l’essence de l’expérience, qui n’est ni futile, ni gratuite, mais moyen d’une quête de soi. Une œuvre comme Le festin nu, de Burroughs, nous livre le témoignage halluciné du trou noir de l’addiction, de l’enfer du camé, vécu au premier degré.

Au contraire, le touriste occidental sans respect, ou le sportif amateur s’auto-médiatisant par le biais de sa caméra portative, considérant la somme de ces expériences comme des fins en soi – se perd et se dilue dans un néant d’inconscience.

 

C’est une forme créatrice des libertés.

Liberté pour Rousseau

L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté

– Rousseau, Le Contrat Social

Or, j’ai du mal à concevoir en quoi ce qu’une « loi » que l’on se prescrit engendre la liberté. J’ai l’impression que cette phrase s’adresse aux hommes qui manquent d’imagination, à ceux qui ont besoin d’une croyance, d’une foi, d’une religiosité bien réglée par des lois : religions déistes, athéisme, matérialisme, communisme, etc…

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Morale kantienne

Agis de telle sorte que tu puisses aussi vouloir que la maxime de ton action devienne une loi universelle

– Kant

C’est un bon départ, mais que je juge pourtant insuffisant si l’on souhaite définir une discipline morale intransigeante et objective.

Car le despote ou le fanatique pourraient retourner l’argument de Kant de cette manière :

J’agis de telle sorte que tous devront agir selon ma loi, devenue universelle

Je rapproche en outre cette notion de « loi » morale à la notion de liberté par la « loi que l’on se prescrit » de Rousseau, en ceci que l’utilisation du concept de « loi » pour définir les notions de morale (vertu) ou de liberté est une impasse car, en laissant l’individu face à lui-même et surtout à ses « principes », elle ne parvient pas à outrepasser le subjectivisme.

C’est pourquoi je pense que la vertu, comme la liberté, se trouvent dans un état de tension envers et contre le monde et soi-même, sans autre principe que la renégociation permanente de ses principes.

Toujours les cons !

Je ne me refais pas et poursuis dans mon « cycle con » (voir par ici notamment)…

Le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est con, on est con !

– Brassens

Pour ma part, si j’ai encore plus d’aversion pour les jeunes cons que pour les vieux cons, c’est que leur DALY (« espérance de vie », c’est has-been, les gars !) va me les faire supporter plus longtemps !

Voir l’IEP et faire ses valises !

On peut voir Venise et mourir, mais pour ce qui est des Instituts d’Etudes Politiques (IEP, dont Sciences-Po Paris est le modèle prestigieux), mieux vaut poursuivre sa route : il y a encore de belles choses à faire !

Venise - labyrinthe de mystères
Venise – labyrinthe de mystères

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Discordance créatrice

Destruction leads to a very rough road but it also breeds creation.

– Red Hot Chili Peppers, Californication

(ma traduction : la destruction mène à un chemin semé d’embuches, mais elle engendre aussi la création.)

Inspiration schumpéterienne pour ce concept de « discordance créatrice » qui transpose au domaine des idées la « destruction créatrice » de l’économiste. Il ne s’agit d’ailleurs que d’un retour aux sources puisque, initialement, Schumpeter s’est lui-même inspirée de la pensée de Nietzsche pour aboutir à ce concept.

cit-schumpeter

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