Archives de catégorie : Responsabilité

Liberté selon Bakounine

Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humains qui m’entourent, hommes et femmes, sont également libres. La liberté d’autrui, loin d’être une limite ou la négation de ma liberté, en est au contraire la condition nécessaire et la confirmation. Je ne deviens libre vraiment que par la liberté d’autres, de sorte que plus nombreux sont les hommes libres qui m’entourent et plus profonde et plus large est leur liberté, et plus étendue, plus profonde et plus large devient ma liberté.

– Bakounine

C’est pour moi la forme « défensive » de la liberté : la responsabilité envers les autres et le sentiment que sans la liberté des autres, il n’existe pas de liberté pour soi.

C’est un rapport au monde qui détermine aussi le sentiment de « bonheur » ou de « quiétude » (par opposition à « angoisse » ou « intranquilité ») que l’on peut éprouver de manière diffuse et constante.

Mes libertés

La liberté est un état d’équilibre instable

Je pense en effet que la liberté est comme une balance secouée de perpétuelles oscillations, ou comme un élastique résistant à des forces centrifuges sans céder.

L’inverse pourrait être représenté comme une balance qui n’oscille plus, soumise à un corps mort qui l’asservirait asymétriquement dans un extrême ou l’autre. C’est l’affaissement des tensions, l’aboulie. C’est la pente douce de la facilité et de nos préjugés que nous empruntons trop souvent. Or il faut aller contre cette pente, contre soi pour être libre (quelques exemples concrets ici).

Car la liberté réside dans un état de tension envers et contre le monde et soi-même, et non pas dans un accord trop aisément falsifiable avec une « droiture en soi » ou un très hypothétique « choix délibéré ».

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Liberté sartrienne

Chaque personne est un choix absolu de soi

– Sartre, L’Être et le Néant

 

Il n’y a pas de déterminisme, l’homme est libre, l’homme est liberté

L’homme est condamné à être libre

L’existence précède l’essence

– Sartre, L’existentialisme est un humanisme

 

Suis-je existentialiste ? Peut-être…

Même la biologie semble donner raison à Sartre sur ce point.

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Réciprocité morale libertaire

Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse

Telle est la version classique de l’éthique de la réciprocité. C’est une conception conservatrice et réactionnaire au sens premier : en réaction à ce qui nous est fait ou pourrait nous être fait, nous agissons de telle ou telle manière.

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La phrase tronquée de Michel Rocard

Nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde

Cette phrase attribuée à Michel Rocard est souvent utilisée par des gens de droite comme une caution morale – puisque provenant de l’autre camp, la gauche, le « camp du bien » pour les pauvres et les déshérités…

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Avertissement dostoïevskien

Si Dieu n’existe pas tout est permis

– Dostoïevski

Mais, si Dieu existe et que nous lui sommes tous soumis, il n’y a plus ni loi à se prescrire ni morale envers soi-même.

C’est la responsabilité, et donc la dignité, qui sont retirées à l’homme au profit de sa soumission. Et c’est la notion même d’humanité qui est dissoute : on en reviendrait aux lois naturelles (divines) auxquelles ne peuvent échapper les animaux, par absence de conscience.

 

Morale kantienne

Agis de telle sorte que tu puisses aussi vouloir que la maxime de ton action devienne une loi universelle

– Kant

C’est un bon départ, mais que je juge pourtant insuffisant si l’on souhaite définir une discipline morale intransigeante et objective.

Car le despote ou le fanatique pourraient retourner l’argument de Kant de cette manière :

J’agis de telle sorte que tous devront agir selon ma loi, devenue universelle

Je rapproche en outre cette notion de « loi » morale à la notion de liberté par la « loi que l’on se prescrit » de Rousseau, en ceci que l’utilisation du concept de « loi » pour définir les notions de morale (vertu) ou de liberté est une impasse car, en laissant l’individu face à lui-même et surtout à ses « principes », elle ne parvient pas à outrepasser le subjectivisme.

C’est pourquoi je pense que la vertu, comme la liberté, se trouvent dans un état de tension envers et contre le monde et soi-même, sans autre principe que la renégociation permanente de ses principes.

Voir l’IEP et faire ses valises !

On peut voir Venise et mourir, mais pour ce qui est des Instituts d’Etudes Politiques (IEP, dont Sciences-Po Paris est le modèle prestigieux), mieux vaut poursuivre sa route : il y a encore de belles choses à faire !

Venise - labyrinthe de mystères
Venise – labyrinthe de mystères

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