Le primitivisme est une solution de repli souvent invoquée face aux errements multiples de ce que l’on nomme communément (et à tort) « la civilisation » (l’Occident). Il s’agit de revenir aux sources, au prétendu « naturel », de retrouver l’harmonie perdue d’un âge d’or fantasmé. Le primitivisme (anarcho-primitivisme) est un écologisme, et se veut une anarchie (contre l’Etat) anti-civilisation (sans développement historique). Pierre Clastres écrit :
L’histoire des peuples sans histoire, c’est […] l’histoire de leur lutte contre l’État.
– Pierre Clastres, La société contre l’État
Pour ses partisans, cette idéologie constitue la seule alternative à l’expansion effrénée des moyens de production et du gaspillage consumériste. Elle serait le seul remède vertueux (car naturel) à nos maux d’hommes trop « civilisés ». Pour comprendre la valeur et les limites de cette doctrine, il faut poser plusieurs questions :
- Qu’est-ce qu’être contre la civilisation, c’est-à-dire contre le processus civilisationnel de développement ?
- Qu’est-ce qu’un peuple an-historique ?
- En quoi une telle doctrine peut-elle être qualifiée d’anarchie ?
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Déjà exprimée par Kant et renouvelée par la responsabilité illimitée envers l’autre de Levinas, je reprends à mon tour la définition d’une éthique de l’hospitalité afin de former le fondement et la raison d’être de mon utopie. Il faut rappeler, en préambule, que la liberté de circulation figure d’ores et déjà dans l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
La liberté de circulation est le droit pour tout individu de se déplacer librement dans un pays, de quitter celui-ci et d’y revenir.
Mais cette vague et fébrile déclaration d’intention n’offre aucune liberté concrète d’aller et venir ni ne fonde les principes structurants du droit individuel à se mouvoir dans un monde recouvert d’Etats jaloux de leurs frontières. Entre un inefficace article de droit international (sic) et l’injonction morale à l’hospitalité, il existe un gouffre qui correspond à la différence entre de stériles palabres et la politique véritable.
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Si vous saviez ce qu’est la science, vous sauriez que l’on ne peut pas en déduire une morale.
Si vous saviez ce que sont les hommes, vous sauriez aussi qu’ils n’ont nul besoin, pour adhérer à une morale, de découvrir des raisons scientifiques ; l’homme a suffisamment d’ingéniosité et de sophisme pour imaginer des motifs à ses yeux convaincants d’adhérer à des valeurs qui, en vérité, n’ont rien à voir avec la science et la logique.
– Vilfredo Pareto
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J’ai décrit ici le fossé qui sépare l’ironie du ricanement. En voici une illustration.
Dans une réaction à chaud dans le cadre des actes terroristes ayant touché Charlie Hebdo, le Pape François aborde la question de la liberté d’expression et du respect des religions. Il déclare :
Le pape Benoît, dans un discours, avait parlé de cette mentalité post-positiviste, de cette métaphysique post-positiviste qui menait à croire que les religions, ou les expressions religieuses, sont une espèce de sous-culture : elles sont tolérées mais elles sont peu de choses, elles ne sont pas dans la culture des Lumières.
C’est un héritage des Lumières: il y a tant de gens qui parlent mal des religions, qui s’en moquent, qui jouent avec la religion des autres.
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Contre la pensée unique, célébrons la pluralité !