Archives de catégorie : Politique

Pareto – science, morale et religion

Si vous saviez ce qu’est la science, vous sauriez que l’on ne peut pas en déduire une morale.

Si vous saviez ce que sont les hommes, vous sauriez aussi qu’ils n’ont nul besoin, pour adhérer à une morale, de découvrir des raisons scientifiques ; l’homme a suffisamment d’ingéniosité et de sophisme pour imaginer des motifs à ses yeux convaincants d’adhérer à des valeurs qui, en vérité, n’ont rien à voir avec la science et la logique.

– Vilfredo Pareto

Lire la suite…

Économie de mots : économie de cerveau !

T’es qu’un produit / de supermarket
T’es supermarkété / et superformaté
T’es configuré / et paramétré
C’est fou ! Tu plais !

Comme par la production mainstream, les originalités, les alternatives, les « curiosités » seraient-elles menacées par l’hégémonie du moteur de recherche international, Google ?

Car, en tant que moteur de recherche dominant (il suffit d’aller faire un tour ici, Google écrase la concurrence avec près de 90% de part de marché dans le domaine des moteurs de recherche sur Internet), c’est Google qui édicte les lois d’un « bon » référencement (ou SEO : Search Engine Optimization), c’est-à-dire les règles que tout site Web a fortement intérêt à respecter sous peine de ne pas arriver en bonne position dans les résultats de recherche.

Est-ce que ces règles, édictées unilatéralement par ce moteur de recherche, et fréquemment modifiées, tout comme l’obligation d’adopter de « bonnes pratiques » (toujours selon Google), n’inciteraient pas à une uniformisation du Web et restreindraient la créativité, aussi bien dans la forme que dans le fond ?

Lire la suite…

Conditionnement matérialiste : tous des ENUC ?

On connaît bien les ETP :

Equivalent-Temps-Plein

Terme qui en dit long sur la considération des Ressources Humaines pour la condition de l’individu au travail. L’interchangeabilité et la flexibilité étant des objectifs fixés par la Direction Générale à son Directeur des Ressources Humaines, la négation de l’individu et son remplacement par son Equivalent-Temps-Plein étaient inéluctables. (on dirait du Houellebecq, ce fabricant de prospectus pour le MEDEF)

Michel Houellebecq
L’expert en ressources inhumaines

Lire la suite…

Les anti-valeurs de Kamel Daoud : une leçon fondamentale

Kamel Daoud (journaliste et écrivain algérien, victime d’une fatwa pour « apostasie et hérésie ») aborde dans un article du Point datant du 1er Janvier 2015 la notion de « pari pascalien de l’islamiste » dans laquelle j’observe en creux une analyse passionnante des mécanismes totalitaires à l’œuvre au sein de nombreux pays musulmans.

Lire la suite…

L’Etat – ce monstre froid (Nietzsche) : comment changer le monde

Il y a quelque part encore des peuples et des troupeaux, mais ce n’est pas chez nous mes frères, chez nous il y a des États.

État, qu’est-ce que cela ? Allons ! ouvrez vos oreilles, je vais vous parler de la mort des peuples.

L’État, c’est le plus froid de tous les monstres froids. Il ment froidement et voici le mensonge qui rampe de sa bouche : « moi l’État, je suis le peuple ».

C’est un mensonge ! Ils étaient des créateurs ceux qui créèrent les peuples et qui suspendirent au-dessus des peuples une foi et un amour : ainsi ils servaient la vie. Ce sont des destructeurs ceux qui tendent des pièges au grand nombre et qui appellent cela un État : ils suspendent au-dessus d’eux un glaive et cent appétits.

Partout où il y a encore du peuple, il ne comprend pas l’État et il le déteste comme le mauvais œil et une dérogation aux coutumes et aux lois.

– Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra

Lire la suite…

Ma nourrice me tue ! – Témoignage d’un adulte que l’État voulait empêcher de quitter son giron

L’Etat-providence est-il une nourrice bienveillante ou une mère castratrice ?

En réalité, la réponse à cette question n’a que peu d’importance, car dans les deux cas, c’est notre responsabilité que l’on nous retire. Or :

La responsabilité est l’expression de la dignité humaine

Car si je ne suis responsable de rien, comment pourrais-je être digne de quelque chose ?

Pitié donc, ne nous laissez pas avec cet Etat-Fanny-au-gros-cul, qui ne fera de nous que de la mauvaise graine ! Freddie Mercury le chante si bien :

Left alone with big fat Fanny / She was such a naughty nanny. Heap big woman, you made a bad boy out of me !

 

 

Lire la suite…

Ironie et ricanement (2) : un exemple pontifical

J’ai décrit ici le fossé qui sépare l’ironie du ricanement. En voici une illustration.

Dans une réaction à chaud dans le cadre des actes terroristes ayant touché Charlie Hebdo, le Pape François aborde la question de la liberté d’expression et du respect des religions. Il déclare :

Le pape Benoît, dans un discours, avait parlé de cette mentalité post-positiviste, de cette métaphysique post-positiviste qui menait à croire que les religions, ou les expressions religieuses, sont une espèce de sous-culture : elles sont tolérées mais elles sont peu de choses, elles ne sont pas dans la culture des Lumières.

C’est un héritage des Lumières: il y a tant de gens qui parlent mal des religions, qui s’en moquent, qui jouent avec la religion des autres.

Lire la suite…

Des pingouins sur la banquise

Argent ! Argent ! A moi ! A moi !

caquettent les pingouins en file indienne sur leur ilot de glace.

L’enfer, c’est les autres, la promiscuité. Être à l’avant ou à l’arrière de la file. Pousser ou laisser passer. Accélérer.

Pingouins
Sortie du RER – La Défense, 8h45

Lire la suite…

Ironie et ricanements

L’ironie est au ricanement ce qu’un éclat de rire féroce est au gloussement

 

Charles Bukowski
Féroce Charles Bukowski

 

Car l’ironie (du grec εἰρωνεία – ignorance feinte) est l’expression rieuse et coriace de l’esprit critique, héritée de Socrate puis des Lumières, tandis que le ricanement n’est que le renoncement à toute argumentation et débat d’idées. C’est l’arme du faible qui, confronté à ses propres limites de raisonnement, joue la dernière carte dont dispose son esprit limité par ses préjugés contradictoires : c’est un aveu de défaite camouflé en fuite victorieuse.

Ne vous laissez pas abuser : à chaque fois qu’un ricaneur voudra vous faire ricaner avec lui, regardez-le d’un air désolé et prenez pitié pour lui : car un ricaneur se complaît dans l’opprobre mais ne sait que faire de la compassion.

 

Je donne une illustration de cette différence fondamentale ici.

Les leçons de dialectique de M. Schopenhauer (et les humbles miennes)

Suis tombé au hasard de ma bibliothèque sur un petit livre : L’Art d’avoir toujours raison (Librio Philosophie – 2€, Arthur Schopenhauer). Je le dis tout de suite : ce n’est pas l’ouvrage le plus remarquable de ce philosophe. Il a néanmoins l’avantage de la concision et, au final, dispose d’un assez bon ratio poids/contenu.

En préambule, j’énoncerai simplement ceci : que l’art de la discussion argumentée, aussi vivace et emportée soit-elle, n’est pas l’art de la guerre. Il n’y a rien de guerrier à engager un combat oral (ou écrit) fondé sur la défense de ses valeurs ou la critique de celles d’autrui. C’est précisément le contraire, car plus le dialogue est serré et passionné, plus il démontre la proximité des protagonistes et l’importance qu’ils se donnent l’un à l’autre :

Le dialogue, la discussion, la dispute sont autant de preuves d’amour

Lire la suite…