La remise en place du masque à l’école relève d’une tactique de punition particulièrement fourbe et sadique consistant non pas à blâmer celui qui désobéit (le parent non vacciné) mais à s’en prendre à ses proches. Il s’agit d’une méthode bien connue de torture psychologique : Macron le bourreau sadique met le supplicié face à un choix moral impossible. Car ce que je suis prêt à endurer pour préserver mes convictions, suis-je prêt à le faire endurer à autrui, et qui plus est à un enfant ?
Dans les œuvres de culture populaire, le héros est cet être surhumain et incorruptible qu’aucune menace ou torture ne parvient à infléchir. Face à cette force de la nature, son ennemi se voit alors contraint d’user de moyens détournés pour faire vaciller cette volonté de fer. Parmi ces moyens, le plus couramment employé est de prendre en otage un innocent (un anonyme ou une personne proche du héros, peu importe) et de faire peser sur lui les conséquences des choix et du comportement du héros. Dans The Walking Dead, Negan soumet Rick Grimes en l’obligeant à sectionner le bras de son fils s’il ne veut pas assister au massacre de ses amis à la batte de base-ball. Conscient de l’horreur de la situation, le fils de Rick encourage son père : « vas-y papa, fais-le ». Ça ne vous rappelle rien ?
La démocratie par l’obéissance
L’essentiel de la communication du gouvernement Macron a été fondé sur cette stratégie : stigmatiser le récalcitrant en lui faisant porter la responsabilité de toutes les coercitions (masque obligatoire, confinements, limitations de déplacement, couvre-feux, pass sanitaire) et de tous les manquements à la gestion de crise (absence de moyens et d’organisation, manque de ciblage des populations à risque prioritaires). Si les protagonistes de The Walking Dead en sont arrivés là, c’est la faute de Rick, qui a refusé de porter allégeance au très jupitérien Negan – qui souhaite le bien de tous, sous une seule condition : une obéissance totale et sans limite à sa loi.
Et comme dans un film de super-héros, cela a fonctionné auprès de l’opinion publique : la proposition du « méchant » est devenue audible, c’est une solution acceptable, peut-être même « la seule solution ». Le héros, par son refus, est devenu le bourreau de la population, celui qui l’a confrontée aux pires dangers, celui qui est la cause de tous ses malheurs. L’opinion déplore l’opposition du héros : s’il avait obéi, s’il avait fait preuve de diplomatie, s’il avait agi en pacifiste et pas en guerrier, en d’autres termes, s’il avait cédé aux exigences de son ennemi, tout serait redevenu « normal ». Erreur funeste, évidemment, car une fois le loup entré dans la bergerie et accepté par les moutons, tout le troupeau serait décimé jusqu’au dernier : le compromis est fatal. Les moutons crient « donnez au loup ce qu’il veut, et il nous laissera tranquille ! » Le berger, qui sait ce qu’il en coûte de céder au chantage et refuse d’obtempérer, porte alors la marque de tous les maux : à cause de lui, le loup continue de rôder, à cause de lui, le danger est toujours présent, à cause de lui, il faut rester caché dans la crainte. On en oublie que le loup est la cause racine du mal, et les accusations pleuvent :
- c’est à cause des non-vaccinés que la menace de confinement pèse encore sur nous,
- c’est à cause des jeunes que les vieux meurent (on va jusqu’à annoncer aux enfants des infamies qui sont de la pure maltraitance psychologique : « si tu désobéis, tu vas tuer tes grands-parents »),
- c’est à cause de ces égoïstes que les gens tombent malades et qu’on ne peut se débarrasser de nos maux.
La réponse populaire
On le constate, le sadisme institutionnalisé par le gouvernement Macron repose sur les mêmes ressorts émotionnels qu’un film hollywoodien. Recette simple pour esprits simples : le style Macron consiste à prendre les gens pour des cons et à en être conforté par l’absence de réaction intelligente de leur part face à la bêtise annoncée sans sourciller. Cependant, dans le film, le héros parvient toujours à renverser l’opinion qui lui est devenue hostile : en général, c’est le moment où une musique solennelle souligne la reprise en main morale de la population, où le peuple opprimé se dresse soudain contre l’ignoble, où il comprend que ses compromissions l’ont mené au bord du gouffre et qu’il doit désormais cesser de transiger et agir pour résoudre la situation de manière définitive. Le peuple fier reprend courage et soutient le héros dans son combat, mieux : c’est grâce à lui que le héros finit par l’emporter.
Hélas, le happy-end cinématographique n’est pas toujours au rendez-vous dans le monde réel… un monde réel dont il est effrayant de constater la paresse morale et intellectuelle, le manque de courage face aux prophètes de malheur, et la soumission du corps médical et des journalistes au pouvoir de l’argent. Avant un possible et salvateur sursaut ?
Bravo