Archives de catégorie : 1.2.2 Inspirations

Mots d’auteur, citations, punchlines, œuvres

La condition de Sisyphe – l’écriture sous influence

Croire Sisyphe heureux, comme Camus ?

Sisyphe, par Franz von Stuck
Sisyphe, par Franz von Stuck

Sisyphe a un passé, une histoire, un cheminement et des choix personnels profonds qui l’ont conduit là où il est. Sa vie est moins devant lui que derrière. Il peut donc accepter, dans ce cas, le sort qui lui est fait et en être satisfait. Il s’agit d’une forme de consécration, de reconnaissance pour ses actes.

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Liberté selon Bakounine

Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humains qui m’entourent, hommes et femmes, sont également libres. La liberté d’autrui, loin d’être une limite ou la négation de ma liberté, en est au contraire la condition nécessaire et la confirmation. Je ne deviens libre vraiment que par la liberté d’autres, de sorte que plus nombreux sont les hommes libres qui m’entourent et plus profonde et plus large est leur liberté, et plus étendue, plus profonde et plus large devient ma liberté.

– Bakounine

C’est pour moi la forme « défensive » de la liberté : la responsabilité envers les autres et le sentiment que sans la liberté des autres, il n’existe pas de liberté pour soi.

C’est un rapport au monde qui détermine aussi le sentiment de « bonheur » ou de « quiétude » (par opposition à « angoisse » ou « intranquilité ») que l’on peut éprouver de manière diffuse et constante.

La phrase tronquée de Michel Rocard

Nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde

Cette phrase attribuée à Michel Rocard est souvent utilisée par des gens de droite comme une caution morale – puisque provenant de l’autre camp, la gauche, le « camp du bien » pour les pauvres et les déshérités…

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Avertissement dostoïevskien

Si Dieu n’existe pas tout est permis

– Dostoïevski

Mais, si Dieu existe et que nous lui sommes tous soumis, il n’y a plus ni loi à se prescrire ni morale envers soi-même.

C’est la responsabilité, et donc la dignité, qui sont retirées à l’homme au profit de sa soumission. Et c’est la notion même d’humanité qui est dissoute : on en reviendrait aux lois naturelles (divines) auxquelles ne peuvent échapper les animaux, par absence de conscience.

 

Liberté pour Pavese

La vie n’est pas recherche d’expériences mais de soi-même

– Cesare Pavese, in Le Métier de vivre

C’est une expression de la liberté à la fois comme moyen et comme fin : être libre pour chercher qui l’on est pour être libre en étant soi-même.

C’est une liberté en soi, qui rejette la vision du monde comme terrain de jeu matérialiste (« recherche d’expériences ») : il ne s’agit ni de se perdre ni de se diluer dans l’accumulation nihiliste des expériences, mais au contraire de s’appartenir.

Ce n’est pas non plus une institution juridique qui dirait la loi que l’on aurait à respecter avant même d’avoir cherché à vivre – donc d’avoir exprimé une liberté brute.

Il y a, au sein du mouvement beat generation, une  recherche de soi-même qui se conjugue à des expériences. Pour eux, pourtant, rien n’est récréatif ou le simple fait d’un loisir quelconque : même l’utilisation des drogues constitue une recherche de soi, sur soi-même. L’attention portée à sa propre expérience, et non à des expériences diverses, est un moyen de se connaître par empirisme : l’écrit est une nécessité pour se dévoiler l’essence de l’expérience, qui n’est ni futile, ni gratuite, mais moyen d’une quête de soi. Une œuvre comme Le festin nu, de Burroughs, nous livre le témoignage halluciné du trou noir de l’addiction, de l’enfer du camé, vécu au premier degré.

Au contraire, le touriste occidental sans respect, ou le sportif amateur s’auto-médiatisant par le biais de sa caméra portative, considérant la somme de ces expériences comme des fins en soi – se perd et se dilue dans un néant d’inconscience.

 

C’est une forme créatrice des libertés.

Toujours les cons !

Je ne me refais pas et poursuis dans mon « cycle con » (voir par ici notamment)…

Le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est con, on est con !

– Brassens

Pour ma part, si j’ai encore plus d’aversion pour les jeunes cons que pour les vieux cons, c’est que leur DALY (« espérance de vie », c’est has-been, les gars !) va me les faire supporter plus longtemps !