Archives par mot-clé : expérimentation

Pantouflards et terrifiés

J’ai déjà fait ces deux constats : la peur de perdre (ou sentiment de déclassement) est très largement répandue dans nos contrées occidentales et, loin d’engendrer un mouvement de sursaut, elle pétrifie au contraire la jeunesse dans un conformisme et un conservatisme absurdement suicidairesune expression du relativisme.

Tout ça parce que, pensent-ils, ils ont plus à perdre qu’à gagner à vouloir changer les choses. Ce sont des insiders, bien dorlotés, héritiers inconscients, prêts à tout croire pourvu que les paroles soient de miel. Ainsi, ils adoptent le même état d’esprit que leurs aînés soixante-huitards :

Après moi, le déluge !

Sauf que désormais, on entend le tonnerre gronder, et il se pourrait bien qu’on n’échappe pas au déluge en question.

Bref, on s’est un peu éloigné de l’idée émouvante, naïvement entraînante, d’une jeunesse indisciplinée et fougueuse aux portes de demain.

Clap Your Hands Say Yeah
Clap Your Hands Say Yeah – Young blood !

Mais où est passé le raz-de-marée de jeune sang que chante Clap Your Hands Say Yeah ? (this tidal wave of young blood)

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Le marché a toujours raison

Dans le monde de la finance, il est une expression bien connue de tous :

Le marché a toujours raison

Et ce, même s’il a tort face à la théorie et à la raison, et même s’il se comporte de manière excessive et déraisonnable, c’est quand même lui qui, in fine, à raison : car seul le marché existe. Il dispose de la raison du plus fort.

Car le marché peut contredire à la fois les analyses théoriques macro- et micro-économiques. De toute manière, il suffit de voir les « experts » de la finance et les économistes se contredire en permanence pour comprendre que la science économique est encore loin de disposer de la précision des axiomes mathématiques et des lois universelles de la physique.

On en serait plutôt au stade de la neurobiologie : on dispose de bases solides, mais tout reste à comprendre.

Vouloir aller contre le marché, pensent les traders, c’est se comporter comme Don Quichotte face à des moulins à vent.

 

Don Quichotte
Don Quichotte contre les moulins à vent – par Terry Gilliam (réalisera-t-il un jour ce film ?)

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L’utopie comme ligne directrice

Comme j’en arrive à la conclusion ici, l’inexistence avérée de toute objectivité morale conjuguée à la primauté de la subjectivité comme mode d’action humain oblige toute future construction intellectuelle systémique à se projeter en une utopie, c’est-à-dire :

La description concrète (par la simulation) de la situation envisagée (une organisation) qui matérialise le résultat de l’ensemble des principes subjectifs (hiérarchie de valeurs) défendus par leur(s) auteur(s)

Ce qui aura pour vertus de laisser l’idéologie au rencart, aussi bien que de démasquer les prédicateurs, les politiciens et les sophistes : tous ceux qui prônent des valeurs et des modes de conduite « pour les autres » et n’en assumeront jamais les responsabilités concrètes ; tous ceux aussi qui croient que l’addition des réformes (pour ne pas dire réformettes) font une politique d’ensemble.

Cela permet de ne plus penser « hors-sol » mais bien les mains dans le cambouis, dans la franchise et la transparence de la situation à laquelle aboutirait la réification des valeurs prônées : expérimenter, pour prouver la viabilité.

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