Archives de catégorie : 1.2 (re)Définitions

Les Lumières comme modèles – révérence et réflexion

A l’article Philosophe de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, on peut lire ce qui reflète l’idéal philosophique des Lumières :

Les autres hommes sont déterminés à agir sans sentir ni connaître les causes qui les font mouvoir, sans même songer qu’il y en ait. Le philosophe au contraire démêle les causes autant qu’il est en lui, et souvent même les prévient, et se livre à elles avec connaissance: c’est une horloge qui se monte, pour ainsi dire, quelquefois elle-même.

La vérité n’est pas pour le philosophe une maîtresse qui corrompe son imagination, et qu’il croie trouver partout; il se contente de la pouvoir démêler où il peut l’apercevoir.

Notre philosophe ne se croit pas en exil dans ce monde ; il ne croit point être en pays ennemi; il veut jouir en sage économe des biens que la nature lui offre; il veut trouver du plaisir avec les autres; et pour en trouver, il faut en faire. Ainsi il cherche à convenir à ceux avec qui le hasard ou son choix le font vivre et il trouve en même temps ce qui lui convient : c’est un honnête homme qui veut plaire et se rendre utile.

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Économie et sociologie : définitions instrumentalisantes, sciences embourbées

L’économie est l’art de faire de la politique en se cachant derrière des chiffres.

La sociologie est l’art de faire de la morale en se cachant derrière des chiffres.

Car on n’a jamais vu deux disciplines académiques être autant instrumentalisées que ces deux-ci.

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Pareto – science, morale et religion

Si vous saviez ce qu’est la science, vous sauriez que l’on ne peut pas en déduire une morale.

Si vous saviez ce que sont les hommes, vous sauriez aussi qu’ils n’ont nul besoin, pour adhérer à une morale, de découvrir des raisons scientifiques ; l’homme a suffisamment d’ingéniosité et de sophisme pour imaginer des motifs à ses yeux convaincants d’adhérer à des valeurs qui, en vérité, n’ont rien à voir avec la science et la logique.

– Vilfredo Pareto

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Mes libertés – travaux pratiques

Puisque la science nous confirme (mais avait-on vraiment besoin de la science pour enfoncer une porte ouverte ?) que l’homme peut changer sa personnalité, on pourra se livrer à quelques travaux pratiques d’expression de nos libertés.

Cerveau
Il est temps d’aller malaxer tout ça !

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Faim !

Découvert et lu Faim, de Knut Hamsun.

C’est, au 19ème siècle, l’histoire d’un écrivain que des échecs répétés ont réduit à la pauvreté et que la faim tenaille et rend fou – ou extralucide.

J’y ai trouvé la mémoire de mes dix-huit ans. J’écrivais

Dix-huit ans. Ne pas manger […] profonde lassitude, profond dégoût […] Manger, remède absolu, guérison totale. Manière de contrôler mon état maniaco-dépressif, termes que je hais.

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Les anti-valeurs de Kamel Daoud : une leçon fondamentale

Kamel Daoud (journaliste et écrivain algérien, victime d’une fatwa pour « apostasie et hérésie ») aborde dans un article du Point datant du 1er Janvier 2015 la notion de « pari pascalien de l’islamiste » dans laquelle j’observe en creux une analyse passionnante des mécanismes totalitaires à l’œuvre au sein de nombreux pays musulmans.

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L’Etat – ce monstre froid (Nietzsche) : comment changer le monde

Il y a quelque part encore des peuples et des troupeaux, mais ce n’est pas chez nous mes frères, chez nous il y a des États.

État, qu’est-ce que cela ? Allons ! ouvrez vos oreilles, je vais vous parler de la mort des peuples.

L’État, c’est le plus froid de tous les monstres froids. Il ment froidement et voici le mensonge qui rampe de sa bouche : « moi l’État, je suis le peuple ».

C’est un mensonge ! Ils étaient des créateurs ceux qui créèrent les peuples et qui suspendirent au-dessus des peuples une foi et un amour : ainsi ils servaient la vie. Ce sont des destructeurs ceux qui tendent des pièges au grand nombre et qui appellent cela un État : ils suspendent au-dessus d’eux un glaive et cent appétits.

Partout où il y a encore du peuple, il ne comprend pas l’État et il le déteste comme le mauvais œil et une dérogation aux coutumes et aux lois.

– Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra

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Ma nourrice me tue ! – Témoignage d’un adulte que l’État voulait empêcher de quitter son giron

L’Etat-providence est-il une nourrice bienveillante ou une mère castratrice ?

En réalité, la réponse à cette question n’a que peu d’importance, car dans les deux cas, c’est notre responsabilité que l’on nous retire. Or :

La responsabilité est l’expression de la dignité humaine

Car si je ne suis responsable de rien, comment pourrais-je être digne de quelque chose ?

Pitié donc, ne nous laissez pas avec cet Etat-Fanny-au-gros-cul, qui ne fera de nous que de la mauvaise graine ! Freddie Mercury le chante si bien :

Left alone with big fat Fanny / She was such a naughty nanny. Heap big woman, you made a bad boy out of me !

 

 

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Ironie et ricanements

L’ironie est au ricanement ce qu’un éclat de rire féroce est au gloussement

 

Charles Bukowski
Féroce Charles Bukowski

 

Car l’ironie (du grec εἰρωνεία – ignorance feinte) est l’expression rieuse et coriace de l’esprit critique, héritée de Socrate puis des Lumières, tandis que le ricanement n’est que le renoncement à toute argumentation et débat d’idées. C’est l’arme du faible qui, confronté à ses propres limites de raisonnement, joue la dernière carte dont dispose son esprit limité par ses préjugés contradictoires : c’est un aveu de défaite camouflé en fuite victorieuse.

Ne vous laissez pas abuser : à chaque fois qu’un ricaneur voudra vous faire ricaner avec lui, regardez-le d’un air désolé et prenez pitié pour lui : car un ricaneur se complaît dans l’opprobre mais ne sait que faire de la compassion.

 

Je donne une illustration de cette différence fondamentale ici.