Archives de catégorie : Subjectivité

Ce que peut nous apprendre la nature

A chaque fois qu’on prend la nature en otage pour donner des leçons de morale, décrire des règles de vie, ou simplement illustrer les similarités de comportements humains et animaliers, voire célébrer la suprématie altruiste (!) des comportements animaliers sur l’instinct auto-destructeur de l’homme, je suis quelque peu chagriné.

Je prends pour exemple illustratif de cette pensée le livre récemment sorti Cosmos – Vers une sagesse sans morale de Michel Onfray (éditions Flammarion – 22€, avis aux amateurs…) qui remet sous les feux des projecteurs une réflexion grecque antique et panthéiste à la sauce New Age – comme un yaourt nature à la grecque plein de céréales grillées et de fruits rouges !

Il faut se contenter de ce que la nature nous montre

– Michel Onfray

Je ne prétends ni ne souhaite ici me livrer à une critique de ce livre dont je n’utilise que quelques passages à titre d’exemple pour étayer cet article, et je me base donc uniquement sur une lecture en diagonale dans une librairie et sur des articles de presse (dont celui-ci ou celui-là). En outre, dans ce livre, Onfray admet son écriture sous influence, dans l’ombre et le respect révérencieux de son père défunt : je développe cette idée ici.

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Mes libertés

La liberté est un état d’équilibre instable

Je pense en effet que la liberté est comme une balance secouée de perpétuelles oscillations, ou comme un élastique résistant à des forces centrifuges sans céder.

L’inverse pourrait être représenté comme une balance qui n’oscille plus, soumise à un corps mort qui l’asservirait asymétriquement dans un extrême ou l’autre. C’est l’affaissement des tensions, l’aboulie. C’est la pente douce de la facilité et de nos préjugés que nous empruntons trop souvent. Or il faut aller contre cette pente, contre soi pour être libre (quelques exemples concrets ici).

Car la liberté réside dans un état de tension envers et contre le monde et soi-même, et non pas dans un accord trop aisément falsifiable avec une « droiture en soi » ou un très hypothétique « choix délibéré ».

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Liberté sartrienne

Chaque personne est un choix absolu de soi

– Sartre, L’Être et le Néant

 

Il n’y a pas de déterminisme, l’homme est libre, l’homme est liberté

L’homme est condamné à être libre

L’existence précède l’essence

– Sartre, L’existentialisme est un humanisme

 

Suis-je existentialiste ? Peut-être…

Même la biologie semble donner raison à Sartre sur ce point.

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L’utopie comme ligne directrice

Comme j’en arrive à la conclusion ici, l’inexistence avérée de toute objectivité morale conjuguée à la primauté de la subjectivité comme mode d’action humain oblige toute future construction intellectuelle systémique à se projeter en une utopie, c’est-à-dire :

La description concrète (par la simulation) de la situation envisagée (une organisation) qui matérialise le résultat de l’ensemble des principes subjectifs (hiérarchie de valeurs) défendus par leur(s) auteur(s)

Ce qui aura pour vertus de laisser l’idéologie au rencart, aussi bien que de démasquer les prédicateurs, les politiciens et les sophistes : tous ceux qui prônent des valeurs et des modes de conduite « pour les autres » et n’en assumeront jamais les responsabilités concrètes ; tous ceux aussi qui croient que l’addition des réformes (pour ne pas dire réformettes) font une politique d’ensemble.

Cela permet de ne plus penser « hors-sol » mais bien les mains dans le cambouis, dans la franchise et la transparence de la situation à laquelle aboutirait la réification des valeurs prônées : expérimenter, pour prouver la viabilité.

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Subjectivité et objectivité : concepts absolus

Objectivité et subjectivité sont deux concepts fondamentaux qui relèvent d’idéaux inaccessibles. Une double impossibilité. Il s’agit du même infini, donc du même néant. Imaginons une droite (dont on sait qu’elle est définie par deux points et par une longueur infinie) dont on trouverait aux « extrêmes inatteignables » :

  • l’objectivité pure : supposerait de pouvoir penser « hors soi »
  • la subjectivité pure : supposerait de pouvoir penser « en soi »

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Réciprocité morale libertaire

Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse

Telle est la version classique de l’éthique de la réciprocité. C’est une conception conservatrice et réactionnaire au sens premier : en réaction à ce qui nous est fait ou pourrait nous être fait, nous agissons de telle ou telle manière.

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Liberté pour Rousseau

L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté

– Rousseau, Le Contrat Social

Or, j’ai du mal à concevoir en quoi ce qu’une « loi » que l’on se prescrit engendre la liberté. J’ai l’impression que cette phrase s’adresse aux hommes qui manquent d’imagination, à ceux qui ont besoin d’une croyance, d’une foi, d’une religiosité bien réglée par des lois : religions déistes, athéisme, matérialisme, communisme, etc…

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