Archives de catégorie : Subjectivité

Économie et sociologie : définitions instrumentalisantes, sciences embourbées

L’économie est l’art de faire de la politique en se cachant derrière des chiffres.

La sociologie est l’art de faire de la morale en se cachant derrière des chiffres.

Car on n’a jamais vu deux disciplines académiques être autant instrumentalisées que ces deux-ci.

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Pareto – science, morale et religion

Si vous saviez ce qu’est la science, vous sauriez que l’on ne peut pas en déduire une morale.

Si vous saviez ce que sont les hommes, vous sauriez aussi qu’ils n’ont nul besoin, pour adhérer à une morale, de découvrir des raisons scientifiques ; l’homme a suffisamment d’ingéniosité et de sophisme pour imaginer des motifs à ses yeux convaincants d’adhérer à des valeurs qui, en vérité, n’ont rien à voir avec la science et la logique.

– Vilfredo Pareto

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Mes libertés – travaux pratiques

Puisque la science nous confirme (mais avait-on vraiment besoin de la science pour enfoncer une porte ouverte ?) que l’homme peut changer sa personnalité, on pourra se livrer à quelques travaux pratiques d’expression de nos libertés.

Cerveau
Il est temps d’aller malaxer tout ça !

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Les anti-valeurs de Kamel Daoud : une leçon fondamentale

Kamel Daoud (journaliste et écrivain algérien, victime d’une fatwa pour « apostasie et hérésie ») aborde dans un article du Point datant du 1er Janvier 2015 la notion de « pari pascalien de l’islamiste » dans laquelle j’observe en creux une analyse passionnante des mécanismes totalitaires à l’œuvre au sein de nombreux pays musulmans.

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L’Etat – ce monstre froid (Nietzsche) : comment changer le monde

Il y a quelque part encore des peuples et des troupeaux, mais ce n’est pas chez nous mes frères, chez nous il y a des États.

État, qu’est-ce que cela ? Allons ! ouvrez vos oreilles, je vais vous parler de la mort des peuples.

L’État, c’est le plus froid de tous les monstres froids. Il ment froidement et voici le mensonge qui rampe de sa bouche : « moi l’État, je suis le peuple ».

C’est un mensonge ! Ils étaient des créateurs ceux qui créèrent les peuples et qui suspendirent au-dessus des peuples une foi et un amour : ainsi ils servaient la vie. Ce sont des destructeurs ceux qui tendent des pièges au grand nombre et qui appellent cela un État : ils suspendent au-dessus d’eux un glaive et cent appétits.

Partout où il y a encore du peuple, il ne comprend pas l’État et il le déteste comme le mauvais œil et une dérogation aux coutumes et aux lois.

– Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra

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Ironie et ricanement (2) : un exemple pontifical

J’ai décrit ici le fossé qui sépare l’ironie du ricanement. En voici une illustration.

Dans une réaction à chaud dans le cadre des actes terroristes ayant touché Charlie Hebdo, le Pape François aborde la question de la liberté d’expression et du respect des religions. Il déclare :

Le pape Benoît, dans un discours, avait parlé de cette mentalité post-positiviste, de cette métaphysique post-positiviste qui menait à croire que les religions, ou les expressions religieuses, sont une espèce de sous-culture : elles sont tolérées mais elles sont peu de choses, elles ne sont pas dans la culture des Lumières.

C’est un héritage des Lumières: il y a tant de gens qui parlent mal des religions, qui s’en moquent, qui jouent avec la religion des autres.

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Ironie et ricanements

L’ironie est au ricanement ce qu’un éclat de rire féroce est au gloussement

 

Charles Bukowski
Féroce Charles Bukowski

 

Car l’ironie (du grec εἰρωνεία – ignorance feinte) est l’expression rieuse et coriace de l’esprit critique, héritée de Socrate puis des Lumières, tandis que le ricanement n’est que le renoncement à toute argumentation et débat d’idées. C’est l’arme du faible qui, confronté à ses propres limites de raisonnement, joue la dernière carte dont dispose son esprit limité par ses préjugés contradictoires : c’est un aveu de défaite camouflé en fuite victorieuse.

Ne vous laissez pas abuser : à chaque fois qu’un ricaneur voudra vous faire ricaner avec lui, regardez-le d’un air désolé et prenez pitié pour lui : car un ricaneur se complaît dans l’opprobre mais ne sait que faire de la compassion.

 

Je donne une illustration de cette différence fondamentale ici.

Les leçons de dialectique de M. Schopenhauer (et les humbles miennes)

Suis tombé au hasard de ma bibliothèque sur un petit livre : L’Art d’avoir toujours raison (Librio Philosophie – 2€, Arthur Schopenhauer). Je le dis tout de suite : ce n’est pas l’ouvrage le plus remarquable de ce philosophe. Il a néanmoins l’avantage de la concision et, au final, dispose d’un assez bon ratio poids/contenu.

En préambule, j’énoncerai simplement ceci : que l’art de la discussion argumentée, aussi vivace et emportée soit-elle, n’est pas l’art de la guerre. Il n’y a rien de guerrier à engager un combat oral (ou écrit) fondé sur la défense de ses valeurs ou la critique de celles d’autrui. C’est précisément le contraire, car plus le dialogue est serré et passionné, plus il démontre la proximité des protagonistes et l’importance qu’ils se donnent l’un à l’autre :

Le dialogue, la discussion, la dispute sont autant de preuves d’amour

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Barbaries

Barbarie provient étymologiquement du terme grec ancien βάρϐαρος / bárbaros : l’étranger. Il était utilisé par les grecs pour « désigner les peuples n’appartenant pas à leur civilisation et dont ils ne parvenaient pas à comprendre la langue ».

Pour les Grecs comme pour les Romains, tout « barbare »peut, en adoptant leur langue, leurs dieux et leurs mœurs, devenir Grec ou Romain, et ce fut le cas non seulement de nombreux individus (dont certains parvinrent jusqu’à la fonction impériale), mais aussi de peuples entiers.

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