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Rétablir et revaloriser la parole publique

Au grand jeu des promesses non tenues, les hommes politiques ont toujours obtenu les premières places. Pourquoi les blâmer ? Leur profession consistant à gagner le pouvoir, ils se sont emparés d’un des plus efficaces stratagèmes permettant d’arriver à leurs fins. Henri Queuille a déclaré :

Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.

Ceux qui les écoutent, ou ceux qui y croient : les électeurs. Le clientélisme est toujours une arme puissante, qui permet aux escrocs de toute espèce de prolonger encore pour quelques années leur sursis. Le politicien a bien compris que flatter l’électeur dans le sens du poil valait mieux (pour sa propre carrière) que de lui dire ses quatre vérités.

Pourtant, tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise. Il est ainsi amusant d’observer les politiciens poser cette question rhétorique : « mais qui fait le lit du Front National ? » Ils espèrent une dernière fois pouvoir s’en tirer à bon compte, blanchis de leurs mensonges.

On n’en aurait eu que faire, au fond, de ces mythomanes professionnels, s’ils ne s’étaient salis qu’eux-mêmes. Mais leur cynisme sans bornes a provoqué un séisme plus profond : désormais, c’est la parole publique, ou le débat public, qui est devenu suspect. On n’y croit plus. Ceux qui vivent de la politique ont fini par abattre à la fois ceux qui vivaient pour la politique (par conviction), et la politique elle-même, à travers l’impossibilité du débat public.

Or, renouer avec la possibilité du débat public, c’est renouer avec la capacité de faire à nouveau de la politique. Une politique véritable s’entend, c’est-à-dire exigeante envers ses acteurs (les citoyens : hommes politiques comme électeurs) et apte à provoquer l’émergence d’une pluralité d’opinions et de propositions systémiques concrètes fondées sur un savoir scientifique le plus objectif possible.

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Un parti musulman en France ?

Comme on aime certainement se faire peur – et que par conséquent les médias raffolent de ce type d’informations « à sensations », on a eu droit à un (court) épisode « le danger d’un parti musulman en France » à la veille des élections départementales de mars 2015. Un parti, nommé UDMF (Union des démocrates musulmans de France), qui « agite » la classe politique. Voilà une première leçon : tout ce qui « agite » la classe politique actuelle devrait probablement être traité avec le plus grand mépris.

Kamel Daoud juge cette situation préoccupante. On le comprend, eu égard à sa position vis-à-vis de toute forme de fanatisme islamiste.

Quant à moi, et bien qu’à titre personnel je ne souscrive à aucune forme d’assimilation religieuse qui guiderait mes choix de vie, je n’y vois qu’une expression démocratique banale – dont le devenir possible est à laisser aux mains du peuple, et non de quelques censeurs du bien et du mal.

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