Puisque la science nous confirme (mais avait-on vraiment besoin de la science pour enfoncer une porte ouverte ?) que l’homme peut changer sa personnalité, on pourra se livrer à quelques travaux pratiques d’expression de nos libertés.
Archives de catégorie : 1. Méthode et outils
Faim !
Découvert et lu Faim, de Knut Hamsun.
C’est, au 19ème siècle, l’histoire d’un écrivain que des échecs répétés ont réduit à la pauvreté et que la faim tenaille et rend fou – ou extralucide.
J’y ai trouvé la mémoire de mes dix-huit ans. J’écrivais
Dix-huit ans. Ne pas manger […] profonde lassitude, profond dégoût […] Manger, remède absolu, guérison totale. Manière de contrôler mon état maniaco-dépressif, termes que je hais.
Les anti-valeurs de Kamel Daoud : une leçon fondamentale
Kamel Daoud (journaliste et écrivain algérien, victime d’une fatwa pour « apostasie et hérésie ») aborde dans un article du Point datant du 1er Janvier 2015 la notion de « pari pascalien de l’islamiste » dans laquelle j’observe en creux une analyse passionnante des mécanismes totalitaires à l’œuvre au sein de nombreux pays musulmans.
L’Etat – ce monstre froid (Nietzsche) : comment changer le monde
Il y a quelque part encore des peuples et des troupeaux, mais ce n’est pas chez nous mes frères, chez nous il y a des États.
État, qu’est-ce que cela ? Allons ! ouvrez vos oreilles, je vais vous parler de la mort des peuples.
L’État, c’est le plus froid de tous les monstres froids. Il ment froidement et voici le mensonge qui rampe de sa bouche : « moi l’État, je suis le peuple ».
C’est un mensonge ! Ils étaient des créateurs ceux qui créèrent les peuples et qui suspendirent au-dessus des peuples une foi et un amour : ainsi ils servaient la vie. Ce sont des destructeurs ceux qui tendent des pièges au grand nombre et qui appellent cela un État : ils suspendent au-dessus d’eux un glaive et cent appétits.
Partout où il y a encore du peuple, il ne comprend pas l’État et il le déteste comme le mauvais œil et une dérogation aux coutumes et aux lois.
– Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra
Ma nourrice me tue ! – Témoignage d’un adulte que l’État voulait empêcher de quitter son giron
L’Etat-providence est-il une nourrice bienveillante ou une mère castratrice ?
En réalité, la réponse à cette question n’a que peu d’importance, car dans les deux cas, c’est notre responsabilité que l’on nous retire. Or :
La responsabilité est l’expression de la dignité humaine
Car si je ne suis responsable de rien, comment pourrais-je être digne de quelque chose ?
Pitié donc, ne nous laissez pas avec cet Etat-Fanny-au-gros-cul, qui ne fera de nous que de la mauvaise graine ! Freddie Mercury le chante si bien :
Left alone with big fat Fanny / She was such a naughty nanny. Heap big woman, you made a bad boy out of me !
Subjectivité et relativisme
Ce sont deux concepts bien distincts qu’une certaine malhonnêteté intellectuelle tente de faire confondre – et cette malhonnêteté intellectuelle sert le camp du relativisme, justement.
Ironie et ricanements
L’ironie est au ricanement ce qu’un éclat de rire féroce est au gloussement
Car l’ironie (du grec εἰρωνεία – ignorance feinte) est l’expression rieuse et coriace de l’esprit critique, héritée de Socrate puis des Lumières, tandis que le ricanement n’est que le renoncement à toute argumentation et débat d’idées. C’est l’arme du faible qui, confronté à ses propres limites de raisonnement, joue la dernière carte dont dispose son esprit limité par ses préjugés contradictoires : c’est un aveu de défaite camouflé en fuite victorieuse.
Ne vous laissez pas abuser : à chaque fois qu’un ricaneur voudra vous faire ricaner avec lui, regardez-le d’un air désolé et prenez pitié pour lui : car un ricaneur se complaît dans l’opprobre mais ne sait que faire de la compassion.
Je donne une illustration de cette différence fondamentale ici.
Les leçons de dialectique de M. Schopenhauer (et les humbles miennes)
Suis tombé au hasard de ma bibliothèque sur un petit livre : L’Art d’avoir toujours raison (Librio Philosophie – 2€, Arthur Schopenhauer). Je le dis tout de suite : ce n’est pas l’ouvrage le plus remarquable de ce philosophe. Il a néanmoins l’avantage de la concision et, au final, dispose d’un assez bon ratio poids/contenu.
En préambule, j’énoncerai simplement ceci : que l’art de la discussion argumentée, aussi vivace et emportée soit-elle, n’est pas l’art de la guerre. Il n’y a rien de guerrier à engager un combat oral (ou écrit) fondé sur la défense de ses valeurs ou la critique de celles d’autrui. C’est précisément le contraire, car plus le dialogue est serré et passionné, plus il démontre la proximité des protagonistes et l’importance qu’ils se donnent l’un à l’autre :
Le dialogue, la discussion, la dispute sont autant de preuves d’amour
Ce que peut nous apprendre la nature (2) : morceaux délectables
A la suite de mon premier article sur ce thème, je souhaitais partager quelques fragments d’un article du magazine Le Point présentant un ouvrage intitulé L’abeille (et le) philosophe (éditions Odile Jacob, de François et Pierre-Henri Tavoillot) qui présente l’utilisation qu’ont fait certains philosophes de l’abeille comme sujet d’étude et de « démonstration argumentée ». Certaines illustrations sont au moins aussi cocasses que celles de Onfray (cf. cet article publié plus tôt).
D’abord, attardons nous sur le titre du livre : L’abeille (et le) philosophe. Qui sous-entend donc que l’abeille est philosophe… premier signe inquiétant d’anthropocentrisme qui annonce un festival ! Attention, donc, messieurs les penseurs, car quand l’abeille aura terminé sa thèse de doctorat, vous allez tous être mis au placard ! Vous pourrez aller butiner ailleurs si on y est !
La forme de mon véhicule
Rassurez-vous, je ne vais pas vous entraîner dans les affres du tuning automobile !
Je veux plutôt parler de la forme de mes articles.