Archives de catégorie : 1.2.2 Inspirations

Mots d’auteur, citations, punchlines, œuvres

L’homme du XXIe siècle – la terre et le ciel

Les pieds sur sa terre (son territoire, son terroir) et le même ciel pour tous.

Ou, dit autrement : à chacun ses racines, mais à tous le ciel – l’air que l’on respire, l’eau que l’on boit, la terre notre planète.

Cette devise doit être notre guide pour ce siècle au moins. Nous avons plus que jamais conscience de la finitude du monde, et de l’obligation qui nous est faite de le partager. Faite d’altérités, de pluralité, l’humanité vit un destin commun – ce qui ne signifie nullement, donc, un destin « unique » !

La contrainte nouvelle, parce qu’impossible désormais à ignorer, est l’universalité des responsabilités. Tout est lié et il n’est plus possible d’ériger des frontières à la manière de murs infranchissables. Tout est perméable, tout est hospitalité, malgré les efforts d’un grand nombre à se montrer hostiles face à cette nouvelle situation.

La liberté reste à construire pour ce monde des hommes fragile, plus facilement en proie à la violence auto-destructrice qu’à l’entente féconde. La civilisation pour demain saura accueillir et favoriser la pluralité, éviter le nombrilisme de la toute puissance ou au contraire la misanthropie régressive tout en veillant à ne pas chercher la domination totale pour d’hypothétiques raisons (naturelle, historique ou scientifique). Elle devra faire avec un imprévu complexe (la menace pesant sur l’écosystème) et concilier immanence et transcendance.

Une des fresques les plus célèbres de Raphaël qui se trouvent au Vatican représente la dite École d’Athènes. Au centre se trouvent Platon et Aristote. Le premier a le doigt qui pointe vers le haut, vers le monde des idées, nous pourrions dire vers le ciel ; le second tend la main en avant, vers celui qui regarde, vers la terre, la réalité concrète.

– Pape François, discours parlement européen (25 novembre 2014)

Il s’agit d’une relecture du concept de glocal (global et local), d’une réinterprétation du slogan « think global, act local » (penser globalement, agir localement) : penser une possibilité de vie universelle, un en-commun viable, tout en respectant les libertés, les différences, les altérités, la pluralité du local. C’est une convention (une religion) vers une nouvelle organisation, hospitalière et pacifique.

La paix perpétuelle de Kant

Dans une lettre ouverte à Obama, voici ce que le Prix Nobel de la Paix Adolfo Pérez Esquivel écrivit :

Peace is a practice of life in relations between persons and among peoples; it is a challenge to humanity’s consciousness. Its path is difficult, daily and hopeful; where people build from their own lives and their own history. Peace can’t be gifted, it is built. And this is what you’re missing lad, courage to assume the historical responsibility with your people and with humanity.

(ma traduction : La paix est une pratique de la vie faite de relations entre les individus et les peuples ; c’est un défi à la conscience de l’humanité. Son chemin est difficile, quotidien et plein d’espoir ; c’est un chemin que les gens construisent à travers leurs propres vies et leur histoire. La paix n’est pas innée, elle doit être bâtie. Et c’est ce qu’il te manque, mon gars, le courage d’assumer la responsabilité historique avec ton peuple et avec l’humanité.)

Bien que je n’aie pris connaissance de l’existence du projet utopique Vers la paix perpétuelle de Kant qu’après m’être forgé une opinion déjà évoluée sur le sujet (que je développe en ces pages), le fait de poursuivre un même objectif – la diminution drastique, sinon la suppression pure et simple, de l’usage de la violence physique comme moyen d’expression, à la fois au sein des peuples et entre ceux-ci – rend inévitable la comparaison de nos deux systèmes, à la fois à titres d’inspiration, de clarification et de (auto-)critique.

Je partirai donc des éléments qui me semblent fondamentaux dans le texte de Kant, pour en faire un commentaire constructif aboutissant à l’affirmation de mes propres conceptions sur le sujet.

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Empowerment citoyen

Dans un sondage récent (Ifop/Atlantico, visible ici), 67% des Français sondés seraient « d’accord » pour confier la direction du pays à « des experts non élus » qui seraient à même de réaliser des « réformes nécessaires mais impopulaires » :

Sondage Ifop/Atlantico - experts
Un gouvernement d’experts non élus ? (Sondage Ifop/Atlantico)

Ils seraient 40% à être « d’accord » pour confier ce même gouvernement à un « pouvoir politique autoritaire, quitte à alléger les mécanismes de contrôle démocratique s’exerçant sur le gouvernement » :

Sondage Ifop/Atlantico - autoritaire
Un gouvernement autoritaire ? (Sondage Ifop/Atlantico)

 

Christophe De Voogd commente, dans le même article, ces résultats :

Peut-être alors y a-t-il dans ce sondage une sorte d’aveu implicite de la population, qui constate les blocages catégoriels et ses propres exigences contradictoires et l’impasse où cela conduit le pays. D’où l’envie plus ou moins forte, plus ou moins consciente, de se délester du fardeau sur les experts ou l’homme providentiel. Une sorte de « démission démocratique » qu’avait déjà diagnostiquée, pour une fois d’accord, aussi bien Rousseau que Tocqueville.

Vincent Tournier ajoute :

C’est un résultat surprenant car, en général, les électeurs n’aiment pas l’idée d’un gouvernement technocratique : c’est d’ailleurs ce qu’ils reprochent à l’Europe, voire aux élites françaises (le pouvoir des énarques, la fameuse « énarchie »). […]

D’autres enquêtes ont déjà montré qu’il y a, dans l’opinion, une demande d’autorité, notamment dans les milieux populaires. Cette enquête confirme donc qu’il existe un profond malaise. Les gens sont désarçonnés par les évolutions auxquelles ils assistent. Ils ont le sentiment d’avoir de moins en moins de prise sur le pouvoir politique. C’est la conséquence de ce que les spécialistes ont appelé la « gouvernance ». Ce terme désigne le fait que les mécanismes de décision suivent aujourd’hui un cheminement  plus complexe que dans le passé. […]

Le problème est que, dans ce nouveau mécano, l’électeur est perdu, ce qui est logique. Qui peut prétendre avoir compris le fonctionnement de l’Union européenne ? Qui s’y retrouve dans la décentralisation en France, avec sa ribambelle de réformes toutes plus complexes les unes que les autres ? Plus grave encore : dans le système politique actuel, qui devient responsable des décisions ? Qui faut-il blâmer lorsqu’on est mécontent de sa situation ?

 

Face à cette « démission démocratique » engendrée notamment par la complexité croissante de la « gouvernance », ce n’est ni le collège d’experts, ni le dictateur éclairé, qui constituent deux penchants de la démission démocratique et citoyenne, qui pourraient nous sortir de l’ornière.

C’est au contraire l’empowerment citoyen qui constituerait, selon moi, une solution : cet empowerment est une somme de moyens par lesquels les citoyens pourraient se réapproprier la connaissance, la compréhension, la responsabilité, le pouvoir et la capacité à gouverner.

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Mai 68 : héritages en floraison

Il faut, dit-on, « liquider l’héritage de mai 68 ». Encore faudrait-il savoir de quoi il retourne : que furent les événements de 68, quelles idées ont-elles été portées, qu’est devenue la « génération 68 », et enfin, au-delà des slogans et des caricatures, quelles leçons tirer de mai 68 ?

cohn-bendit mai-68
Bien avant NTM, Dany-le-Rouge te fait la nique !

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Astonishing playfields – un monde rêvé

Si l’on veut considérer le monde rêvé comme un terrain de jeu subjuguant, ou comme notre jardin merveilleux, un lieu de découvertes surprenant, ce n’est pas en se l’appropriant ou en le niant égoïstement que l’on peut y parvenir. Ce n’est pas non plus un retour à la nature, un primitivisme, ou une soumission à des supposées lois du vivant, autant de façons de redevenir animal à défaut d’avoir su être humain, qui feront de notre planète un lieu hospitalier.

Si la planète peut et doit être un monde ouvert, il doit l’être pour tous, c’est-à-dire à la fois que son potentiel d’aventure (de choix de vie et de modes d’existence) doit être le même pour l’ensemble des humains, mais aussi que ce terrain de jeu doit profiter à tous (la capacité d’édiction des règles doit devenir un subtil équilibre universellement partagé).

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La quête de sens

J’en étais à ce point précis où se dessine le choix crucial d’une vie. Ayant pris conscience de ma mortalité, je pouvais continuer à vivre comme une bête ou devenir un homme.

Voici comment je conçois la quête de sens.

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Transcendance alcoolisée

La transcendance alcoolisée, ce sentiment de dépassement et de perte de soi dans le groupe tout en plongeant en soi, une fusion avec les autres et le monde, pas une communion aseptisée, mais le bruit et la fureur.

Les princes de la cuite, les seigneurs, ceux avec qui tu buvais le coup dans le temps, mais qui ont toujours fait verre à part. Dis-toi bien que tes clients et toi ils vous laissent à vos putasseries, les seigneurs ; ils sont à cent mille verres de vous. Eux, ils tutoient les anges. […] Vous avez le vin petit et la cuite mesquine ; dans le fond, vous ne méritez pas de boire.

– Gabin, dans Un singe en hiver (Henri Verneuil)

Un singe en hiver
Singeries ou célébrations tribales ?

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Fil conducteur

J’avais déjà, huit ans avant de commencer ce blog, ces idées embryonnaires, ces intuitions en germe ! Après les avoir oubliées sans les avoir niées, impressions inconscientes de ma lecture du monde, voici que je les retrouve et reprends mon fil conducteur là où je l’avais laissé – avec quelques rides naissantes et une expérience d’adulte-travailleur-parent.

Les voici :

  • l’idée anti-communiste, ou anti-catholique, qu’une forme d’égalité effective des hommes ne peut, ou ne doit, jamais être totalement réalisée sous peine de condamner l’humanité à une forme de stérilité – car à l’absence de motivation à être, de quête de sens, s’associerait une dissolution dans un néant anhistorique : un totalitarisme,
  • l’idée que l’humanité peut devenir une communauté continue sans barrières entre des individus frères ayant chacun leur vécu, leur histoire et leur sensibilité – un cosmopolitisme pluriel.

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Utopia

Finalement, nous prîmes la route du retour vers Utopia, capitale du royaume. Les détails de sa fondation restent obscurs. Dans l’antique bibliothèque d’Antioche, de vieux parchemins parlent d’une nouvelle Byzance érigée à l’Ouest de la Mer Intérieure par des esclaves affranchis de l’Empire romain.

Quand un étranger s’éblouit devant la magnificence actuelle de la cité, il n’est pas un Utopien pour lui rappeler qu’elle ne fût à l’origine qu’un campement de réfugiés venant de toutes les parties de l’Empire Romain décadent. Cette modestie n’est maintenant qu’une coquetterie superficielle, tant les contemporains, bercés dans la magnificence du glorieux empire, goûtent le luxe comme leur pain quotidien.

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Les Lumières comme modèles – révérence et réflexion

A l’article Philosophe de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, on peut lire ce qui reflète l’idéal philosophique des Lumières :

Les autres hommes sont déterminés à agir sans sentir ni connaître les causes qui les font mouvoir, sans même songer qu’il y en ait. Le philosophe au contraire démêle les causes autant qu’il est en lui, et souvent même les prévient, et se livre à elles avec connaissance: c’est une horloge qui se monte, pour ainsi dire, quelquefois elle-même.

La vérité n’est pas pour le philosophe une maîtresse qui corrompe son imagination, et qu’il croie trouver partout; il se contente de la pouvoir démêler où il peut l’apercevoir.

Notre philosophe ne se croit pas en exil dans ce monde ; il ne croit point être en pays ennemi; il veut jouir en sage économe des biens que la nature lui offre; il veut trouver du plaisir avec les autres; et pour en trouver, il faut en faire. Ainsi il cherche à convenir à ceux avec qui le hasard ou son choix le font vivre et il trouve en même temps ce qui lui convient : c’est un honnête homme qui veut plaire et se rendre utile.

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