J’ai annoncé le quoi ici. Reste à savoir le comment. J’ai structuré mon travail en cinq chapitres principaux :
1. Méthodes et outils : c’est explicite ! Contient un sous-chapitre (re)définitions qui sert notamment de base aux deux chapitres suivants :
2. Déniaisement et ouverture et 3. Le présent dépassé : constituent un constat lucide et une analyse critique du monde passé et présent et de nos croyances matérialistes et nos mythes occidentaux, qui ont conduit et/ou pourraient nous conduire à l’impasse.
4. Le futur réinventé : il s’agit du cœur de l’utopie objective (comme système rationnellement et pragmatiquement construit), de son organisation et des moyens de sa réalisation globale.
5. Une possibilité barbare : mon avis subjectif (donc forcément barbare) sur une société rêvée s’inscrivant dans le contexte du futur réinventé tel que décrit ci-dessus. C’est une utopie subjective : un système socio-économique qui est une émanation d’un idéal personnel. C’est une autre forme de confession : ma société rêvée, celle au sein de laquelle je souhaiterais vivre. C’est, au fond, la partie qui devrait le moins intéresser le lecteur : cela reviendrait à savoir quel plat je vais choisir au menu ce midi. Et pourtant, c’est le genre d’exercice éditorial le plus répandu – car le nombrilisme est devenu norme.
Le plan de bataille détaillé (et évolutif) est le suivant :
1. Méthode et outils
L’utilisation d’un format simple, nouveau et accessible de discussion et de production de contenu et de sens :
- afin d’éviter son propre aveuglement : lutter contre sa « propre pente »,
- afin de crédibiliser sa parole et la parole publique,
- afin de rendre l’écrit et la discussion constructifs et productifs, accessibles au plus grand nombre : ni un travail académique et abscons d’érudit, ni une œuvre de propagande sous influence.
« Confessions », car derrière toute idée, théorie ou utopie se cache une biographie, qui à la fois questionne l’auteur sur ses propres mobiles à croire ceci et à énoncer cela, et éclaire le lecteur sur l’origine (sociale, géographique, temporelle, etc.) de ces pensées. « Nécessaires », car il est du devoir d’un auteur de faire preuve de transparence envers lui-même comme envers ceux qui le liront. « Nécessaires » aussi dans le sens où ces confessions se borneront à ce qui est en rapport avec le sujet traité et peut donc l’influencer. Il ne s’agira en aucun cas d’un « déballage » gratuit.
2. Déniaisement et ouverture
Se défaire des croyances dans lesquelles nous avons grandi. Notamment, la croyance que la doctrine occidentale n’est pas une croyance comme une autre (une forme de religion ou d’idéologie). Montrer que la domination culturelle présente (« pensée unique ») est périssable. Lutter contre la peur de la différence et du changement. Combattre les réflexes conservateurs (« le monde a toujours été comme ça »).
3. Le présent dépassé
Puisque l’ordre du monde présent n’est pas inamovible, en quoi va-t-il changer ? Ou plutôt: en quoi doit-il changer ?
Car il semble que l’organisation actuelle du monde aboutisse à l’impasse. Elle peine à se renouveler, à trouver des solutions aux problèmes qui lui sont posés. Si ce temps présent, qui dure depuis le milieu des années 1980 (Glasnost, affaiblissement de l’URSS, fin de l’affrontement des deux blocs), n’a pas été bouleversé, ce n’est pas grâce à son efficacité, mais à l’absence d’alternative crédible.
Sauvegarder à tout prix ce statu-quo, c’est avant tout, pour ceux qui en sont les minoritaires bénéficiaires, se refermer sur soi-même et faire preuve d’un cynisme incendiaire.
Il y a mieux à faire, un futur plus brillant à construire. Donc, mettre à nu le relativisme et le cynisme, débusquer les nostalgiques paresseux et les profiteurs à la courte vue. Prouver que leur présent est dépassé.
4. Le futur réinventé
Une utopie « les yeux ouverts » :
Machiavel naquit les yeux ouverts
— Quentin Skinner, biographe
- Construire le futur sur de nouvelles bases porteuses d’espoir et fertiles pour demain
- Énoncer non pas un, mais des sens de l’histoire, faire en sorte que l’histoire continue (VS fin de l’histoire)
- Prôner la pluralité contre le risque d’uniformisation totalitaire
- Se donner la liberté comme valeur absolue et tentative idéale
- Bannir la violence comme moyen d’expression et d’existence
- Promouvoir la coopétition : stimuler les meilleurs / les progrès par une compétition positive
4.1 Nouvelle religion
Créer une nouvelle religion (ou croyance) en toute lucidité :
- Accepter le sacré et son corollaire : l’interdit.
- Accepter que tout est construit par l’homme et pour l’homme, et que sans cette construction rien n’avait, n’a ou n’aura de sens.
4.2 Nouvelle organisation
Créer une nouvelle organisation géopolitique du monde, nécessairement porteuse de pluralité, puisque l’expression d’une unité sociale et culturelle (ce que l’on nomme à tort une nation) peut correspondre au bonheur pour les uns et à un totalitarisme (qui s’exprime aussi bien localement qu’avec des visées impérialistes) pour les autres.
Cette diversité : comment la garantir ? Comment évoluer, permettre l’évolution ? Se dissoudre, s’étendre ? Muter ?
On touche ici à la géopolitique et aux règles de droit international, donc aux fondamentaux (« building blocks ») qui gouverneront (autorisations et restrictions) le champ des possibles.
4.3 Un monde d’échanges
- Échanges économiques : spécialisation ou polyvalence ? (théorie des avantages comparatifs)
- Échanges territoriaux : problématique des matières premières et du sol
- Échanges de propriété : vers une abolition ? quelles alternatives ?
- Échanges culturels : pour que multiplicité ne devienne pas incompréhension
- Échanges sociaux : un lieu de naissance, mais des choix de vie
- etc.
5. Une possibilité barbare
- Ma communauté, ma barbarie
- Organisation et système de valeurs
- Éducation : pourquoi et comment ?
- Justice : définition et application
- Économie : concilier frugalité et prospérité ?
- Manifeste
On a le quoi et le comment, il manque le qui, le où et le pourquoi !
Au plaisir d’échanger avec vous par mail 🙂
Je vous remercie pour la proposition, mais préfère garder trace ici même de nos échanges – je pense que c’est leur place.
Salut ! Je viens de découvrir ce blog un peu par hasard et je trouve pas mal d’articles qui me semblent énormément intéressants. Je vous écris depuis l’Espagne et le français n’est point ma langue maternelle. Par ailleurs, j’entends contribuer, pour ainsi dire, à la diffusion des idées et des réflexions de la pensée libertaire qui sont produits en français et que, forcément, ne sont pas directement accessibles aux hispanophones. J’aimerais bien contacter à l’auteur/e des articles afin de vous demander la permission pour traduire et publier gratuitement certaines des réflexions comprises dans ce blog (dument cité l’auteur et le blog); en vous contactant directement, je pourrais mieux vous renseigner sur mon projet. Merci !
Bonjour ! Avec grand plaisir ! Je vous réponds directement par email.